NICOLAS TICOT & XLR PROJECT « DIGITAL VAUDOU »


Enregistrement : 01/09/2017

Depuis 1986 et la parution de Comte Zéro, un roman cyberpunk de William Gibson qui met en scène la prolifération d’entités surnaturelles au coeur de la matrice, le vaudou n'a cessé de fasciner les lecteurs de science-fiction et l'underground informatique.

À son tour, Nicolas Ticot invoque les esprits de l'ancien Royaume de Dahomey dans la machine, à l'occasion de Digital Vaudou, une nouvelle création scénographique du XLR Project. Grand écart créatif, aussi passionnant que périlleux, en collaboration avec le chorégraphe et danseur Vincent Harisdo, entre traditions orales et vertiges numériques, depuis les rivages d’Afrique de l’Ouest jusqu’aux rues sombres et habitées de la presqu’île lyonnaise.

L'occasion de nous entretenir autour d'un verre, puis par claviers interposés, comme pour respecter cette même dualité organique et numérique ; récit initiatique, parallèles entre les transes d'ici et d'ailleurs, réalité virtuelle, pratiques artistiques et voyages bien réels.

Digiral Vaudou, à découvrir en ouverture du festival Experimenta de Meylan, les 01 et 02 Février 2018, puis les 15 et 16 février 2018, au musée des Confluences (Lyon).

Propos recueillis par Laurent Courau
© Photographies de Philippe Somnolet (Collectif Item) et Nicolas Ticot




Revenons sur ce qui t’a initialement amené en Afrique ? De mémoire, un projet institutionnel en lien avec le mapping vidéo et la création numérique, que tu pratiques depuis de longues années ? Et comment as-tu ressenti tes premiers pas au Bénin ?



Avant de passer par ce projet institutionnel, c’est Franck Charlin, un très bon ami, président de ma compagnie XLR Project, qui est également urbaniste et part en Afrique depuis une quinzaine d’années, qui m'a donné envie de le rejoindre dans son aventure.



La métropole de Lyon étant jumelée avec la ville de Porto-Novo, et ayant déjà réalisé plusieurs projets à l’étranger, j’ai réussi à trouver un petit financement artistique pour y aller une première fois. De là, j’ai construit un projet multi-facette autour de la culture vaudou qui s'incarne au travers d'un spectacle, Digital Vaudou, d'un travail de mapping en Afrique de l’Ouest, de formations en art numérique et en mapping.



Comme il s'agissait de mes premiers pas en Afrique, je ne me suis pas laissé influencé par les clichés qui sont généralement véhiculés sur ce continent. J’y ai découvert une intelligence très particulière sur la vie, une philosophie de vie en fait ; un rapport particulier au temps et aux croyances. Et comme dans chacun de mes voyages, j’ai cherché sur place les sujets sur lesquels je pouvais travailler.



Ce sont les rythmes qui m’ont amené au vaudou. Tout comme leur travail sur les masques et les vêtements, qui m’y a également mené. C’est pour ça que j’ai décidé de travailler sur le vaudou, car au Bénin et au Togo, tout est vaudou.





Parlons de XLR Project, que j’ai vu défini comme un « laboratoire d’art et de production d’oeuvres multimédia », où se croisent la vidéo, la musique, la danse, le théâtre, l’architecture, la lumière, la littérature, toujours au travers de technologies, nouvelles.

J’estime cultiver différents savoir-faire et des centres d’intérêt divers qui s’entrecroisent de manière complexe pour prendre corps au sein de XLR. Mon langage artistique s'est constitué au travers de nombreuses recherches sur les médiums que tu cites.

J’apprends et appréhende sans cesse de nouvelle techniques et de nouvelles technologies. Je travaille quasiment tout le temps en équipe. Dans un premier temps, je fais un travail de chercheur. Puis, je collecte et crée des images, des sons qui peuvent être générés et retravaillés par des programmes informatiques de notre fabrication. Ensuite, je crée une alchimie entre ces différents éléments en les composant, comme un chef d’orchestre, sur une scénographie que je conçois ou dans un lieu défini à l’avance. Ce travail de « laboratoire » s’est nourri de mon travail video, que je produisais en live dans des espaces publics, dans la nature, des free parties ou des salles de spectacle, voire de manière complètement expérimentale avec de la danse.

Ce sont donc mes premier travaux visuel qui ont établi mon processus créatif actuel, avec XLR. Je m’introduisais dans des collectifs qui aimaient la même musique et décodais l’état d’esprit qui en découlait. Chaque musique possède sa propre histoire, ses couleurs, son langage oral, écrit ou graphique, son iconographie, son aspect vestimentaire, sa manière de se mouvoir dans des espaces que le groupe définit. L'ensemble caractérisant une philosophie et une idéologie qui lui correspond. J’ai mis plus de dix ans à comprendre que mon travail reposait sur des recherches ethnologiques. Partant de ce constat, je suis allé à la rencontre de cultures pour en donner une vision personnelle, dans le respect des peuples et des traditions que j’utilise dans mes spectacles.

Car il s’agit bien ici de défendre des traditions ancestrales qui on été et sont toujours mal perçues et méprisées. Quand il ne restera plus qu’une seule manière de penser, avec qui discuterons-nous ? 

Les racines de ton parcours artistique et numérique sont à chercher dans la scène électronique underground. As-tu trouvé des passerelles, des similitudes, entre l’énergie des free-parties des années 1990 et la transe caractéristique du vaudou béninois ?



Oui. Avec le vaudou, je rejoins mes origines campagnardes. La liberté des espaces sauvages. Mon rapport à la terre est très fort. Ce que j’ai retrouvé avec les free parties quand j’était plus jeune, puis dans certains de mes voyages, c’est un rapport à la terre, à la nature et finalement au chamanisme. Ce que je recherche dans mes expériences c’est de pouvoir avancer philosophiquement, au niveau de la  psyché, de créer une aventure autant mental que physique.

J’aborde complètement mon travail dans un sens originel. Depuis la nuit de temps, nous vivons autour du feu, nous tournons autour. Nous racontons des histoires, avec de la peinture, de la danse. Maintenant, même si les technologies ont évolué, la philosophie reste la même. Nous faisons la même chose depuis des millénaires et je pense que cette conscience de notre propre « tribalité » quand elle n’est pas refoulé, permet plus de liberté et une certaine profondeur. C’est ce que j’aime faire découvrir.



Je travaille le rapport de transe, ce que j’ai fait avec le butō, je me suis intéressé aux consciences transformées. Au travers du vaudou, je traite de l’animisme, c’est à dire la croyance aux esprits qui habitent les éléments naturels. 



Que peux-tu nous « révéler » sur ton initiation au vaudou béninois ? On imagine bien que la majeure partie du processus doive rester secrète, mais la question me brûle le clavier ! (sourire)

Le vaudou est une culture animiste, ésotérique, qui implique la croyance aux éléments naturels en tant que divinités, auxquelles on rend hommage par des rituels pratiqués par des initiés.

Pour moi, le rituel initiatique a débuté à la tombée de la nuit. On te demande de t’approprier des noix de cola, qui vont devenir sacrés pour toi, parce qu’elles vont être manipulées et mélangées à des sangs d’animaux sacrifiés. J'ai ainsi traversé différents rituels, avec des chants, différents rites et passages dans des huttes. Pendant que le rituel se déroule, une motte de terre est sculptée par un des prêtres (le babalao), qui y insère des éléments dont tu t’es servi, comme des plumes, du sang, des os, des animaux ou des feuillages qui on servi à ce même rituel. C'est le legba, la divinité qui a été créée pour toi et qui va te protéger, si tu en prends soin.



À la fin, comme tous les rites de passages de conscience, tu dois te laver dans une eau dite « pure ».


Par quel biais, es-tu entré en contact avec les initiés ? Comment t’ont-ils accueilli et, en retour, comment voient-ils le projet « Digital Vaudou » ?


J’ai commencé par me rendre dans les communautés vaudous. Mais je me suis vite rendu compte que ce n’était pas la bonne manière d’entrer en relation, car pour qu’un « yovo » (un homme blanc) puisse être sérieusement initié, il doit être coopté.



Puis, j’ai entendu parler de ce danseur, Vincent Harisdo, que j’ai contacté et qui a été d’accord pour se porter garant de mon initiation. À partir de là, j’ai été très bien accueilli. Bien qu’au départ, je sois resté discret sur mes intentions artistiques. Ce n’est qu’après que je me suis ouvert aux quelques personnes avec lesquelles j’avais envie de travailler.

Cela a entraîné une certaine curiosité, de leur part. Très vite, les artistes ont compris ce je voulais et m’ont fait des propositions. N’oublions pas que ce n’est pas la première fois qu’un « yovo » passe par là en leur proposant quelque chose. La nouveauté dans ce que j’apporte, c’est d’utiliser la réalité virtuelle au casque et de pouvoir faire essayer cette technologie en Afrique, dans les villages.

Étonnamment (ou pas !), ils ont tout de suite absorbé cette technologie. Deux personne qui passaient sur la place de Ouidah ont reconnu le casque (HTC Vive) que nous utilisions. Grace au téléphone mobile et à Internet, certains ont accès au nouveautés technologiques, comme tout autre chose

L'évocation du vaudou éveille un cortège d'images inquiétantes chez les non-initiés, héritage de son détournement par le cinéma populaire. Bien qu'il aille aussi reconnaître que certains cultes font usage de sacrifices sanglants. Est-ce qu'il t'est arrivé de ne pas te sentir à ta place, en danger ou mal à l'aise, lors de rituels ou de contacts avec les prêtres et les initiés ?

C'est un sujet sensible et sérieux, pour moi. Et je ne vais pas m’arrêter, si tu l’autorises, au simple détournement cinématographique. Même si je ne vais pas passer en revue toutes les injustices subies par les initiés vaudous et les peuples d’Afrique de l’Ouest, en général, je peux dire que le monde « blanc » a cherché à éliminer le vaudou pendant l’esclavage, puis à humilier ses adeptes, en utilisant des histoires et une imagerie dégradantes. De nos jours encore, nous agissons toujours ainsi. Certes, les sacrifices d’animaux sont réguliers, mais il est important de dire que ces mêmes animaux sont ensuite consommés. Je préfère de loin ce mode d’abattage au notre, non ?

Pour l’anecdote, pendant le « culte des ancêtres », un rituel régulièrement pratiqué au Bénin et Togo, des ancêtres appelés par les familles reviennent sous forme d’adulte ou d’enfants couverts d’habit coloré. Ils dansent et intimident la population, accompagnés par des groupes de percussionnistes. Lors de l'un des rituels, un revenant est rentré dans la foule avec une petit bâton, ce qui à créé un mouvement de foule. Cette fois seulement je me suis senti en danger. Je me sens pas, non plus, à ma place lorsqu'une multitude de touristes photographie des cérémonies, sans accorder d’importance à ce qu'il se passe.

Quand la haute technologie rencontre la « low-tech »… (sourire) J’ai beaucoup aimé l’anecdote de la création de ton casque, support de tes caméras GoPro, avec le concours de maîtres-soudeurs béninois. Peux-tu revenir dessus pour les lecteurs de LaSpirale.org ?



Depuis longtemps, j’aime détourner les technologies en mode « low-tech ». j’aime utiliser les matériaux disponibles sur place et les savoir-faire du pays où je me trouve. C’est pour ça que j’ai demandé à des métallurgistes béninois de m’adapter un support de camera sur une calebasse. J’ai aussi comme projet de faire réaliser un sceptre vaudou par des Béninois, en y insérant une manette de jeu video. 

J’aime  faire rencontrer ces deux mondes: l’un dispose de tellement de technologie, qu’il ne sait plus quoi en faire. Pendant que l’autre se débrouille et construit avec trois fois rien. J’ai découvert un FabLab à Lomé (Togo), où les jeunes construisent leurs propres imprimantes 3D. Elles ne fonctionnent pas toujours super bien, mais c’est unique au monde.

Puisque nous abordons le sujet technologique, comment passe-t-on d’une culture orale à un univers numérique et virtuel ? De quelle manière allez-vous interpréter et illustrer le panthéon vaudou dans votre mise en scène ? À l’occasion d’une discussion, tu avais évoqué un important travail de création en 3D.



Il s'agit de deux univers complètement parallèles, mais qui peuvent se juxtaposer. La transmission orale, les croyances ainsi énoncées, sont très proches d’un monde virtuel. Pour moi, la transmission orale se diffuse dans l’espace mental, tout comme les espaces virtuels que nous créons.



Ma manière de créer du numérique est de fait très proche de l’oralité des croyances vaudou.



Le panthéon vaudou est constitué de dieux qui représentent des éléments naturels tels que l’eau, le feu, la mer, la terre. Il peut aussi s’agir du tonnerre ou même d’une maladie comme la variole, etc. Et donc, au travers de la géomancie vaudou (le Fa), je fais apparaître quelques unes de ces représentations, d’icônes.

Pour Digital Vaudou, nous allons plus particulièrement nous focaliser sur trois d'entre elles : « Sakpata » (la terre), « Shango » (le feu) et « Mamiwata » (la mer).

Je travaille avec le danseur, Vincent Harisdo, en créant des éléments visuels qui vont être projetés à 360 degrés autour de lui. Pour ce projet, j’utilise les techniques de la réalité virtuelle au casque, que je déploie dans un environnement réel, en projection. Vincent devient tour à tour chacun des personnages du panthéon vaudou.

Mais il n’y a pas que cela dans le spectacle, nous allons aussi travailler sur le Fa, la géomancie divinatoire vaudou et le culte des ancêtres (les revenants).



Le rythme et la musique sont, bien sûr, essentiels dans le vaudou. Quel est le parti-pris musical de « Digital Vaudou », par Nicolas Thevenet qui en assure la création ?



Le processus de travail est clair. 90% de la musique viennent de prises de son réalisées sur place. Des sons d’ambiance ou des séquences musicales enregistrées avec des groupes de musique, comme Les Tambours du Benin, qui ont joué pour nous les musiques rituelles.

Nous avons enregistré en cinq pistes, séparant les différents tambours et les chants, pour que Nicolas Thévenet puisse numériser ces éléments, les transformer et les utiliser pour recréer une toute autre musique.

L’idée n’est pas de retranscrire ce que l’on peut voir au Bénin, c’est un spectacle dans lequel nous interprétons la musique avec nos propres couleurs artistiques.





Toujours sur cette question de rythme et de son interprétation, ta rencontre avec le chorégraphe franco-béninois-togolais Vincent Harisdo a joué un rôle important. Peux-tu nous le présenter et nous dire quelques mots sur votre collaboration ?



Comme je le disais plus haut, j’ai commencé le projet en allant le chercher, lui en premier lieu. Et j’ai décidé de co-réaliser ce spectacle entièrement avec lui. Vincent Harisdo est détenteur de la chorégraphie et du vaudou, ce qui donne une esthétique particulière au spectacle.

Pour ma part, j’ai travaillé sur le concept, les visuels et la mise en scène. 

Je définirais Vincent comme un citoyen du monde. En tant que danseur et chorégraphe il travaille à rendre contemporain les éléments de la culture vaudou, depuis plus de vingt ans. C’est un artiste international, qui prodigue son savoir auprès de différents ballets nationaux. Il diffuse ces spectacles, collabore avec d’autres et dirige deux écoles de danse, l'une en France et l’autre à Ouidah (Bénin).



Quelles sont les prochaines étapes de ce projet ? Vous êtes donc en pleine création visuelle, musicale et virtuelle ? Peut-être de nouveaux voyages en Afrique de l'Ouest ? Et je crois me souvenir d’avoir lu que vous préparez déjà des représentations pour le début de l'année 2018 ?

Oui, nous sommes actuellement en pleine conception des univers virtuel à 360°. Et nous ne sommes pas trop de cinq, pour y arriver. Deux designers s’occupent de créer de modeler les éléments graphiques 3D, deux autres - spécialisés dans les moteurs de jeux pour casque virtuel - se chargent de créer les environnement et de l’interactivité nécessaires à chaque partie du spectacle. Vincent, par exemple, va pouvoir maîtriser de l’eau, de la terre ou transformer virtuellement des sculptures virtuelles en temps réel.

Je me rends encore très régulièrement au Bénin et au Togo, l’exigence de cette création et mes différentes actions sur place m’obligent à y revenir presque tous les deux mois. A Porto-Novo, la capitale du Bénin, nous avons pour projet  d’ouvrir un pôle numérique et de former une équipe africaine afin de créer des oeuvres numérique. Un mapping interactif « made in Africa » devrait voir le jour bientôt, mais c'est une autre histoire. (sourire)

Digital Vaudou vas se jouer pour la première fois en ouverture du festival Experimenta, lié à la Scène Nationale « Arts Sciences » de Meylan, le Théâtre de l’Hexagone, les 01 et 02 Février 2018. Ensuite les 15 et 16 février, au musée des Confluences (Lyon), avant de partir en tournée dans les alliances françaises en Afrique.

Nous devrions ensuite tourner à Cotonou, Lomé, Accra, Abidjan et j’espère ailleurs en Afrique. J'en profite d'ailleurs pour signaler haut et fort que ce spectacle, original au sens propre comme au figuré, est disponible à la vente et prêt à être joué partout où il sera demandé, en intérieur, en extérieur, en frontal ou à 360°. 

Pour conclure, je vais citer Brian Eno qui se plaignait dans les années 1990 que ça « manquait d'Afrique dans les ordinateurs ». Est-ce que tu rejoins cette critique, d'un monde moderne et digital, sans doute trop normé, trop axé sur les nombres et leur gestion ? Et qu'il pourrait s'avérer essentiel de retourner puiser dans les cultures et les mythologies, notamment africaines ?

Je pense en effet que notre monde occidental se cantonne dans une logique trop cartésienne. Un « savoir » que nous croyons détenir, comme bien d’autres, alors qu’il s’agit souvent d’une recherche d’efficacité destine à faire face à la concurrence, pour une meilleur consommation de nos propres productions qui deviennent peu à peu insipides, sans réelle identité.

Mais il y a aussi de très belles oeuvres, j’ai en tête  le travail d’assemblage anthropomorphique de Théo Mercier que j’ai découvert au musée d’art contemporain de Marseille, ou encore Bambounou, un producteur de musique électronique que j’entend régulièrement travailler avec des matières africaines.

Pour autant, l’Afrique de l’Ouest n’a pas besoin de nous pour exister, elle avance à sa vitesse et va bientôt fournir une myriade d’artistes numériques en s’appuyant sur différents FabLabs et MakerSpaces qui prennent forme, actuellement.

Je veux retranscrire une essence, traduire la philosophie animisme de cette partie du monde, qui rejoint, voire dépasse les pensées universalistes de nos contemporains. Cet objectif de faire comprendre cette culture à travers le prisme du numérique ne peut se faire qu’avec les acteurs de ces territoires.


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