MATHIEU VAN ASSCHE « LE CARNAVAL SAUVAGE DE BRUXELLES »


Enregistrement : 24/04/2019

Un très beau reportage photographique de Mathieu Van Assche sur le « Carnaval sauvage de Bruxelles ». À la fois tradition vieille de plusieurs millénaires et nouvelle institution populaire représentative du désordre et des puissances vitales, de la fête, valeurs sans lesquelles l'ordre social central est insupportable.

C'est un carnaval, c'est un projet collectif. Avant tout c'est une fête et on veut qu'elle soit belle et puissante. Le parcours transperce le cœur de la ville comme une flèche, avec des musiciens, puis ça se termine autour d'un feu quelque part. Organiser ce carnaval c'est dire en ce lieu : nous sommes drôles, nous sommes beaux, nous sommes vivants et nous ne sommes pas dupes, nous contestons vos valeurs. Vous êtes le centre, nous sommes la marge.

Le « Carnaval sauvage de Bruxelles » est organisé par la Société de Carnaval Sauvage de Bruxelles. Mathieu Van Assche est graphiste, illustrateur, graveur et photographe. Il vit à Bruxelles.





MESSAGE DE LA SOCIÉTÉ DE CARNAVAL SAUVAGE DE BRUXELLES

« C'est un carnaval, c'est un projet collectif. Avant tout c'est une fête et on veut qu'elle soit belle et puissante. Le parcours transperce le cœur de la ville comme une flèche, avec des musiciens, puis ça se termine autour d'un feu quelque part. Le carnaval c'est une institution populaire. Il a un rôle dans la société, la représentation du désordre, des puissances vitales, de la fête, valeurs sans lesquelles l'ordre social central est insupportable. Organiser carnaval c'est célébrer ces valeurs.

Cela fait sens, et ce n'est pas innocent de notre part de faire cela dans la rue. Bruxelles est soumise à de puissantes pressions immobilières, financières et politiques qui nous préparent une ville dans laquelle on ne se reconnait pas. Organiser ce carnaval c'est dire en ce lieu : nous sommes drôles, nous sommes beaux, nous sommes vivants et nous ne sommes pas dupes, nous contestons vos valeurs. Vous êtes le centre, nous sommes la marge.

Le carnaval c'est une tradition, vielle de plusieurs milliers d'années. C'est à nous. On s'inscrit dans cette tradition. On ira y chercher nos idées, y prendre ce qui nous plait (et seulement ce qui nous plait) et ce qui fait sens, pour le décaler et le rendre cohérent par rapport à notre mode de vie urbain.

À partir des personnages carnavalesques existants (et ils sont nombreux) mais dans une esthétique poilue - destroy - trash avec des hommes sauvages, des ours, des laids, des revenants, des dirty gueux. Des costumes de glaneurs grotesques qui ramassent ce qui est gratuit, des déchets, des débris, des brols ramassés à la fin du jeu de balle ou des végétaux. On se fabriquera des fourches, des fouets, des fusils en carton, parce que c'est bien d'être vivants, beaux et drôles, mais c'est aussi intéressant d'être inquiétants et menaçants.
»



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