MARJOLAINE SIRIEIX « 2000 WTF - ACTE IV OU LE CHANT DU SALAFISTE ÉCOLO »


Enregistrement : 22/01/2019

Marjolaine Sirieix était artiste. Maintenant, elle est surtout maman, modiste et karatéka. Elle écrit quelques textes quand elle a le temps. Au travers de 2000 WTF - Acte IV ou le chant du salafiste écolo, elle s'attaque à l'étrange cas de Thierry Théolier, par le biais de son album auto-produit 2000 WTF - Acte IV, sorti en décembre 2017.

Photographie de couverture : Marc Romano, Thierry Théolier et Marjolaine Sirieix, au Petit Bain (Paris, mai 2018).



2000 WTF - ACTE IV OU LE CHANT DU SALAFISTE ÉCOLO

Thierry Théolier a le son Ricola. Il nous dit : « J'ose le mauvais goût, je ne parle pas du mauvais goût corporate d'une tripotée d'intellos crispés du fion subvenfionnés par Gaz de France ou EDF, non ! Celui de la masse, le pop-corn des politiques… ».



Cela fait bientôt quinze ans que je côtoie TH, qui, tout en ayant fait souffler un vent nouveau sur les milieux artistiques et intellectuels confinés avec son réseau SDH, ses créations dans l’art numérique, se montrera par ailleurs un obsessionnel contempteur de la hype, pratiquant à son encontre un sabotage découlant du sien propre. Cela m'a souvent bassiné, certainement parce que j'essayais de m'en sortir, alors qu'une petite voix me dit maintenant qu'il avait raison. Donc à ma façon, in my way, sans pitch, ni volonté journalistique ou verve assassine - Hello Bester ! - je tiens à vous présenter un fragment de mon ami TH. Ce fragment c'est 2000 WTF - Acte IV, sa dernière auto-production, sortie le 02 décembre 2017. Depuis 2013, TH a produit à la maison quatre albums, chantés peut-être ou parlés, de poésie et de collages sonores hallucinants sur le logiciel cheap Magix Music Maker, trois vieux Kaoss Pads et deux Monotron d’occasion. Je suis ultra fan de sa démarche.

Une fois de plus, ThTh revient à son leitmotiv moraliste, sa cicatrice intérieure, qui lui tient lieu d'identité au sein de la corruption intellectuelle. Que cela soit du shadow boxing ou une lutte bien réelle, je n’ai malheureusement, par les temps qui courent, plus aucun argument pour snober sa fielleuse litanie, car l'effondrement en cours lui donnera raison. Aucun dude, aucun patron, aucun militant, aucun enfant, aucun ortolan, aucun hypeux n'en sortira indemne.

Cela fait 2327 ans et plus que nous ne les écoutons pas. Pourquoi entendre si mal le cri de certains visionnaires, ceux volontairement fauchés et indépendants ? Pourquoi coller aux apparences sociales et nier leur richesse d'esprit ? Non que leurs voix soient faibles. Plutôt nos regards sont-ils trop ambitieux, nos oreilles trop bourdonnantes, noyées dans le flow ou dans le fog d'informations toujours plus abondant ? Mais je t'en sortirai des Acte IV, moi ! Ne serait-ce que pour cinq followers. Pour nous autres, les nains freaky, le manque d'argent ou de retour corporate de la grande Cléo, ne doit pas être une déchéance anémique, ni une amputation narcissique mais une chance pour user de notre temps et de notre libre arbitre, de notre panache translucide aux pays des pingres... AH ! AH ! Afin de créer, de reconnaître et d'aimer notre famille de cœur, prendre soin de ses quelques rencontres essentielles, salvatrices et karmiques. Oui. Tout est là. Étant déjà minoritaires, l'on pourrait se sentir bien vite orphelins. Surtout que nous le sommes déjà, orphelins, pour certains, car répudiés ou complètement incompris de notre famille de sang. Il y a bien des souffrances là-dedans dont on ne parle pas beaucoup, c'est toujours hors-champ.

Autant la bête noire de TH, la hype exclue parfois le progrès et le génie de l'underground, autant l'underground doit avancer sans avoir rien à braire du consensus de la hype et de son repli sur soi inéluctable. L'underground, celui d'un art poétique et militant, pas celui de l'oubli de soi-même, pour ceux qui le vivent comme un riche combat de « tenir putain » et une ascèse courtisane te répondra toujours : « Ôte-toi de mon soleil. » Plutôt que de recevoir le baiser de la mort : celui qui par subventions et récupération aurait tendance à faire de nous des ventres mous, sans subversion, car une création qui deviendrait un trop bon produit subirait inéluctablement un formatage, un lissage brésilien liés aux impératifs commerciaux.

Au niveau politique, on peut reptipiloguer longtemps, mais la caricature suffit. Il y a des petits pas - bien que la démocratie et la justice aient la serviette du déni posée sur la tête -, mais aux manettes c'est toujours la bonne vieille équipe qui gagne : le Ku Klux Klan des bouffeurs d'Ortolans, qu'on nomme cyniquement Démocratie. Des philosophes tout à fait corporates, pas des rigolotes comme moi, le disent et parlent de Démocrature (oui tout s'hybride pour le meilleur et pour le pire) : donc sous le règne d'une guerre économique continue, sans date de début ni de fin, une guerre jusqu'au-boutiste, et partout, dirigée par la main du néant, la privatisation du vivant, l'hégémonie des lobbies, la destruction des écosystèmes et de la pensée. Areva extrait l'uranium - le yellow cake - à ciel ouvert au Niger, empoisonne la majesté nomade du désert pour que le zombie lambda puisse jouer à Candy Crush dans le métro, ou pour qu'une arrogance terrible puisse en finir avec cette histoire... La voilà, la pensée de demain. Donc, comme Chloé Delaume, je demande un peu de votre temps de cerveau disponible.

Petit retour en arrière… Dans 2000 WTF l’Acte II, Thierry nous livre une poésie chantée parfois naïve, hilarante et cannibale avec le morceau Les Ortolans, chanson savamment mijotée, mixée, faite de collages sonores, mêlant sa voix à des extraits d'émissions culinaires (on entend Maïté s'extasier en suçant un cul d'ortolan, en référence à un des péchés mignons de Mitterrand, ces petits oiseaux).

Cette narration répugnante complètement explosive, comme une propagande par le fait, ferait de nous de parfaits Parfaits, cathares ou gnostiques. Coucou, Pacôme Thiellement ! Le cannibalisme est partout, le vampire capitaliste a encore de beaux jours devant lui, pour un maigre profit. Il deviendra ce héros, ce machine man (Kraftwerk) profanateur ayant perdu tout principe et humanisme. Même Grace Jones s'y met et pompe la quintessence, le chant poétique et impitoyable du Corporate Prayer cher à TH, dans son excellent morceau et clip Corporate Cannibal.

« I can't get enough prey, pray for me, I'm a man-eating machine, Corporate cannibal, digital criminal, Corporate cannibal, eat you like an animal, I'll consume my consumers, with no sense of humour. »

Ivor Guest, compositeur et parolier, ne fait rien d'autres que du TH. Dans cette réalité obscurcie, nous finirons tous par penser ou écrire comme TH ou comme Balzac quand il est en forme. « Plus sa vie est infâme, plus l'homme y tient ; elle est alors une protestation, une vengeance de tous les instants. » ou comme... et comme... ça ne fait que recommencer, malgré les reconstitutions, cela commencera comme à Hiroshima, comme pour Duras et ceux qui en témoignent, sont encore du bon côté.
 
Alain Souchon, trois décennies après Allo Maman Bobo, chante en compagnie d'Inès de la Fressange et pompe aussi le beat et le name-dropping de TH dans un morceau naze nommé Putain ça penche, c'est pour dire. Toujours sur le thème de l'insurrection, on y croit moyen quand même, mise à part à l'obscène égarement d'un cador paumé artistiquement qui singe bien mal ce qu'il dit, et fait le boogeyman publicitaire. Maintenant que la menace plane et s'organise comme réelle, nous sommes tous, dans la ligne de mire du Corporate Cannibal, face à des choix qui ne sont plus vraiment les nôtres, mais ceux qui s'imposent. 

En 2010, pendant que TH donnait cette interview pour Nicolas Gimbert étudiant à la Villa Arson (parue sur La Spirale), je fus un temps médiatrice culturelle - ce qui me permit de rencontrer beaucoup d'artistes, avant d'en finir avec l'institution, sans remerciement, pour motif coupable : ma grossesse. Et ça n'était que le début des ennuis. Cela se passait au 104, anciennes pompes funèbres devenues pouponnière d'artistes. Là, j'avais été choquée par la complaisance avec laquelle des artistes pouvaient profiter du mécénat du laboratoire Servier, par exemple, et ce en plein scandale du Mediator. Pour payer le loyer, il arrivait en effet à l’institution artistique de louer la grande halle, le temps d’une soirée, à des entreprises privées. Y compris à un laboratoire pharmaceutique faisant la promotion d’un nouvel antidépresseur. C'était digne de Philip K. Dick... Soudain, comme venue de nulle part, il y avait invasion de shrinks dans cette grande halle au passé funeste (j'y croiserai aussi Enrique Villa-Matas, mais en une autre occasion…).

La disposition des tables rondes, nombreuses et nappées évoquait un bal de fin d'études made in USA, à la Carrie, le buffet richement décoré de fioles, tubes et boules en plastiques ultra-kitsch et inutiles rappelant quant à lui les molécules chimiques, inutiles elles aussi... Enfin, un grand écran couvert de diagrammes expliquait l'action produite par les molécules sur l'organisme et le cerveau. Je ne rejette pas tout en bloc, mais je ne souhaite à personne d'avoir besoin d'une camisole ou d'un tel médicament. Sans nier les bons côtés du progrès médical, cette anecdote est le signe que vivre peut devenir un poison dont profitent de nombreux industriels, qui main dans la main, fabriquent eux-mêmes la maladie de vivre 2000 WTF. Pactiser comme cela, n'est-ce pas le suicide de l'Art, la piqure létale de la conscience ? 

Sans indépendance et résistance, l'ascension artistique ou autre nous soumet au dilemme permanent d'un acte faustien. Se résigner en silence c'est accepter le servage, garantissant ainsi le pouvoir hypnotique de forces financières globalement malintentionnées. De tout temps, d'une manière ou d'une autre, et depuis l'ère industrielle, et encore plus près de nous depuis l'arme de guerre nommée Agent Orange devenu Roundup, depuis l'accélération de toutes les exploitations et extinctions, l'Enfer gagne du terrain, ne se limite plus à nos chers romans gothiques, mais s'épand bel et bien sur terre. 

D'où l'importance renouvelée de rester un artiste indépendant, voir dissident de tout et de soi-même, lâcher l'égo, enfin celui-là même, toujours prêt fébrilement, à signer un pacte regrettable. Costes est certainement plus heureux à cultiver sa poésie et son champ en famille qu'à participer à la petite entreprise familiale. Jérôme Plessy-Suzat alias Cheval Blanc a trouvé la clef de la rédemption poétique, certainement pas dans la procrastination, comme il s'amuse à dire mais dans le retrait du monde où poussent éther et chansons. Et le peu qu'il semble dire et faire a déjà baumé mon cœur bien des fois. Ma santé, mes antidépresseurs c'est eux, c'est vous, vos chansons, votre poésie, vos livres, vos films, quotidiennement vos moments de conneries, vos posts pathétiques mais humains mêlés aux miens.



Dans le morceau Worldexit, TH, notre Don Quichotte cyberpunk nous dit :

« Je préconise le Worldexit, soit dégager du monde dit moderne, foutre le boxon par les voies naturelles et revenir au Moyen Âge, un Moyen Âge cyberpunk avec chacun une hache derrière le dos… »

À la Mandy !!!

« … et un laptop sous Linux et j'vais pas tenir cinq minutes avec mes 75 kilos connectés à Windaube mais au moins, je serai une fois de ma putain de vie2merde dans la vraie réalité2merde. Le ventre ouvert par un salafiste écolo abonné à Wired, je vaperai ma dernière volonté : WORLDEXIT. »

Waouh !!! Drôle d'hybride et vision d'un hara-kiri collectif mais le World Exit n'existe pas : à la vue des premiers clichés de la planète bleue réalisés par la NASA, le biologiste Stewart Brand, inventeur du Do It Yourself, en 1969, et déjà soucieux de la direction prise par notre fonctionnement global, avait utilisé cette sensation d'unité, inédite à l'époque, pour transmettre son message : « You can't put it together, it's together. »

Enfermés malgré nous dans l'époque de plus en plus anxiogène et irrespirable de l'anthropocène, cette vision holistique nous enseigne, non pas à devenir des hommes coupés de la nature, ou coupés les uns des autres, mais à revenir au monde avec pour seule ambition la décroissance matérielle. Enfin, honnêtement, je ne sais pas de quoi ça parle... ayant déjà l'impression de vivre heureuse avec bien moins que les autres, car la plus-value a toujours été ailleurs. Devenir autonome. Penser localement. Agir globalement, là où l'autosuffisance et la sagesse de la pensée anarchiste sont les seules réponses sensées aux dysfonctionnements étatiques, on en arrivera là et j'attends avec impatience ce que sera l'éventuelle non-présidentielle de 2022.



Réfléchissons en citoyens à notre vie de tous les jours : sommes-nous aussi dans la médiocrité de ce déni, cultivons-nous notre conscience ou bien est-ce que ce sont encore le poison de l'égo-trip ou de la soumission, des réflexes galvaniques capitalistes qui sont aux manettes ? Autant revenir à la base, à l'humus, au go slow du DudeManifesto, dernier opus littéraire de TH, à l'ascèse, à la décroissance individuelle et collective en tant que gloire personnelle. Cela Macron ne l'envisage pas comme possible, mais cette pensée est vieille comme le monde - ou a-t-elle au moins 2327 ans. Finalement, notre seul Graal philosophale, ici-bas et ailleurs, serait en fait aussi simple qu'un concours du baiser le plus long dans la Vallée de la mort, sans Antonioni et sans prof de français.

TH disait sur La Spirale : « Je ne vois pas pourquoi les artistes d'aujourd'hui auraient lâché l'affaire par rapport aux utopies des années 1970. Tout ça au nom de quoi ? Du cynisme ? De l'esprit Canal ? De la Quête du Graal de la Retraite ? »  Voilà tout est dit et se redit : il y a une ambition autre que financière, une grandeur venue d'ailleurs, encore une autre mystique sauvage à voir fleurir depuis cette dead zone - le pire étant justement la spéculation fascinée par cette part d'absolu insaisissable.

Ceci est la loi du monde…

Dans cet autre morceau de l’Acte IV qu’est Le Chant du Fraudeur, Thierry reprend un passage de la Bhagavad-Gita trouvé dans un restaurant de La Chapelle, comme une vanité. Ce texte nous dit que la propriété n'existe pas, que c'est du vol, comme dirait Proudhon : dans un contexte où tout le vivant est menacé ou risque fortement d'être dévalué, cela prend un sens percutant.

« Qu'as-tu perdu de ce qui t'appartient ?
Pourquoi pleures-tu ?
Qu'as-tu apporté pour le perdre ?
Ce que tu as pris, tu l'as pris d'ici.
Ce que tu as donné, tu l'as donné d'ici.
Ce qui t'appartient aujourd'hui appartiendra demain à un autre.
Le lendemain à d'autres encore.
Ceci est la loi du monde et l'essence de ma création.
»

Les ânes préfèrent les ordures à l'or, dit Héraclite. C'est l'hymne de ce retour au Très-bas, au Temps Indigène manifeste poétique de décroissance. Le morceau Ironmaster entonne l'angoisse métaphysique du faire, parle du démantèlement d'une société économique en pleine mutation et désorientée, qui ne sait plus ni pourquoi, ni quoi, ni comment faire...

« Que dois-je faire ?
En pensant dur comme fer
Qu'il ne fallait ne rien faire
A force de force
J'ai oublié de faire
Et me voilà entouré d’écorce
»

TH prend Le monde comme il vient, emmerde Le Matin des magiciens. Aucun pacte n'est possible, il a déjà transmuté son âme et l'a congédiée dans cette zone d'autogestion, d'autosuffisance, ce refuge, son île du désespoir : celle de Robinson Crusoé et de Vendredi. Il a créé avec Le Ranx sa propre société anonyme ou secrète, appelée le Vendredi des Dudes, rendez-vous hebdomadaire, chaque vendredi midi, pour casser la graine, et paradoxalement ouverte à tout le monde, car même s’il sort encore voir le monde, le repli, il y travaille depuis longtemps. Etant malgré l'époque un mec bien, le business plan est simple : revenir à la base, à l'essentiel, en créant une communauté humaniste de gens, une société de poètes et d'érudits presque anonymes qui travaillent à leur façon, par passion mais se passent clairement du servage.



Dans les morceaux Vendredi des Dudes # 1 et # 2, il souligne et dénonce la dégénérescence d'une humanité déchirée entre virtuel et réel, faisant l'éloge de son clan, de ses moments de partage qu'il dépeint avec dérision. ThTh nous alerte de cela par le biais de voix virtuelles désincarnées, nous donne rendez-vous comme on jette une bouteille à la mer, il nous convoque depuis l'au-delà numérique, nous parle de ce que nous pouvons vivre et partager dans le réel et c'est génial, ultra post… post… post... postmoderne. Cela le condamne à la périphérie des brutes mystiques qui prennent la harissa pour de la confiture dans une société à la masse, et vice-versa.



« Parce que le virtuel est mortifère et qu'il nous transforme en vipère,
Alors tous les vendredis qu'il vente ou qu'il loose
Des mecs des meufs et parfois des kids se retrouvent pour casser la graine
Tous les Vendredi oui car qu'il vente ou qu'il loose
C'est le Vendredi des Dudes.
»

A l'écoute d'un morceau comme Le Mont Analogue, hommage à René Daumal (La Grande Beuverie) et à sa nostalgie du son analogique, j'ai pensé avoir affaire aux transes sonores débridées d'un aborigène cyberpunk, ce qui a étonné Thierry, car il le fait par intuition. La mienne étant que des chants ancestraux autochtones fleurissent partout, comme des esprits wendigos, car il est temps de revenir à la sagesse du Sauvage, ou tout simplement à sa dèche carbonique, à son système D, et, plus positivement, à sa vision symbiocène.



L'avantage de la production low-tech d'un jeune bedroom singer de cinquante ans est d'utiliser les moyens du bord et du keyboard, de s'autoriser la ritournelle sans forcément être musicien, comme l'a fait l'ancêtre punk avec une guitare désaccordée dans le garage des parents. Passer du rock garage au logiciel Garage Band, cela permet une introspection sonore d'une spontanéité rare, donne une alchimie sonore singulière inattendue que peu explorent. Et là, c’est plutôt Magix Music Maker (qu’Apple a pompé…), le logiciel de M.A.O qu’un certain Pictureplane utilisait au début l’artiste de référence de Théolier comme par hasard. J’appends au café qu’il a trouvé le logiciel dans les bureaux de Trax, la version démo techno.

Musique Fonctionnelle #2 vaut bien trois morceaux de Sébastien Tellier - je pense à Sexuality que j'apprécie, mais un peu moins depuis que j'écoute TH. Et quand je lui demande comment il produit ses morceaux, je suis sciée d'apprendre que sa poésie est un art brut en une seule prise, « car la BS va bientôt rentrer des courses » et il faut vivre aussi, putain... Nous sommes loin de la macération, ce son du web décharné où des machines parlent et discutent entre elles, récitent ses versets insurrectionnels à sa place Qui fait ça à part TH ? Qu'est-ce qu'on s'en fout comment c'est produit, masterisé, remasterisé ou pas ? Cela donne l'impression géniale d'écouter un son nouveau et personnel, sans censure, ni major : la mélancolie d'un grand collier d’air.

Sachez que durant la saison estivale prolongée d'Apocalypse, notre secteur sera en pleine expansion, nous recruterons des dudes ! Tous les vendredis, vers midi à la brasserie du Parc, 38 rue du Maroc, 19ème, P.A.R.I.S. Venez avec votre Corporate Prayer, car le romantisme noir est devenu - est-ce triste à dire ou plus pertinent ? - un art de la survie : il aurait muté vers le black market de Gilles Deleuze à TH, peut-être sont-ils des artistes sans œuvres, n'ont-ils rien à vendre, mais tout à penser. Je clos cette histoire par une fraude consentie aux amis de Diogène qui sont nos amis. 

« Même le bronze subit le vieillissement du temps,
Mais ta renommée, Ô THTH, l'éternité ne la détruira point.
Car toi seul (enfin on était là aussi) a montré aux mortels la gloire d'une vie indépendante et le sentier de l'existence heureuse le plus facile à parcourir.
»

Voilà.

LOVE (not from BXL) FROM RUE DE LA MARE.

En souhaitant toujours ton réenchantement.

2000 WTF - Acte V

Marjolaine Sirieix





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A propos de cet article


Titre : MARJOLAINE SIRIEIX « 2000 WTF - ACTE IV OU LE CHANT DU SALAFISTE ÉCOLO »
Auteur(s) :
Genre : Essai
Copyrights : Marjolaine Sirieix
Date de mise en ligne :

Présentation

Marjolaine Sirieix était artiste. Maintenant, elle est surtout maman, modiste et karatéka. Elle écrit quelques textes quand elle a le temps et s'attaque ici à l'étrange cas de Thierry Théolier, par le biais de son album auto-produit 2000 WTF - Acte IV, sorti en décembre 2017.

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