KINGA & CHOPIN
Enregistrement : Archives de La Spirale (1996-2008)
Mise en ligne : Archives de La Spirale (1996-2008)
Kinga : J'ai toujours voyagé, aussi loin que je me souvienne. A l'âge de un an, mes parents m'embarquaient déjà avec eux pour un voyage en auto-stop à travers la Pologne. Il m'a ensuite fallu attendre de nombreuses années avant de pouvoir repartir seule. Cette décision de partir à la découverte du monde était simple et spontanée.
En effet, je comptais rejoindre la Great Millenium Peace Ride, mais j'ai rencontré Chopin sur la route. Nous avons fusionné nos rêves et nous sommes partis pour notre propre périple.
Quelles furent vos sources d'inspiration pour ces voyages ? Avez-vous été influencés par certaines lectures ? Je pense notamment à Jack Kerouac et aux écrivains du Beat Movement.
K&C : Non. A vrai dire, je ne suis même pas sur que nous avions accès à ce genre de littérature à cette époque en Pologne. De plus, nous n'en avions pas besoin. Nous voulions simplement voir le monde.
Ma seule devise, que j'utilise en ouverture de mon livre de récits de voyage, vient de Richard Bach, l'auteur de Jonathan Livingston le goéland : « Chaque rêve nous est attribué avec le pouvoir de le réaliser. »
Est-ce que vous vous sentez différents des gens avec lesquels vous avez grandis ? Avez-vous le sentiment d'être à part, d'avoir un mode de vie alternatif ?
Oui, nous nous sentons assez différents du polonais moyen. Dans un pays où l'immense majorité des gens sont catholiques, Chopin est bouddhiste. Et je suis végétarienne, alors que la plupart des gens ne savent même pas de quoi il s'agit ici. Mais je n'irai pas jusqu'à dire que mon mode de vie est alternatif. En fait, je n'accepterais pas d'autre étiquette que celle d'esprit libre.
Pourquoi avoir choisi de voyager spécifiquement en faisant de l'auto-stop ? Il y a bien d'autres manières de voyager.
Bien sur, il existe de nombreuses autres manières de voyager. Mais comment aurions-nous pu nous les offrir ? De plus, de par nos expériences nous croyons vraiment maintenant que le stop est la manière la plus intéressante de voyager. Je ne me suis jamais trop posé la question. Lorsque j'ai voulu découvrir l'Europe, je n'ai pas eu le choix et ça m'avait déjà valu nombre d'expériences inoubliables, depuis la Sicile jusqu'à l'Irlande ou l'Estonie. Si nous voulions découvrir le monde, il nous semblait naturel de faire de l'auto-stop.
Quels ont été les grands moments de vos voyages en Amérique du Nord et du Sud, en Océanie et en Asie ?
Chaque jour est différent, en apportant son lot de surprises ou de rencontres merveilleuses. Aux Etats-Unis, nous avons été pris en stop par un avion en Alaska avant de passer plusieurs semaines en bateau sur les rivières américaines pour aller de Chicago en Floride. En Amérique du Sud, nous nous sommes embarqués sur un bateau de trafiquants de drogues pour aller du Panama en Colombie, avant de découvrir Rio de Janeiro en planeur et de partir à cheval à la découverte des ruines aztèques dans les Andes. On nous a invités sur un yacht pour aller de Nouvelle Zélande à l'île de Vanuatu, puis de Vanuatu en Australie, avant de nous engager dans un carnaval itinérant pour découvrir l'île Thursday. Et puis bien sur, faire du stop aux abords des points de contrôle de l'armée chinoise au Tibet.
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