Diplômée de l'école d'art et de design de Toronto, avec une spécialisation en bijoux et orfèvrerie, Vanessa Harden pratique un activisme bigarré et prolifère.
The Seed Pill Project propose ainsi une autre manière d'agir sur le terrain urbain, grâce à une pilule plus « propre », plus petite et plus discrète que les habituelles bombes de graines de la guérilla jardinière. The Subversive Gardener retient de son côté l'attention, avec ses méthodes pour camoufler les pratiques inoffensives mais illégales des guerilla gardeners. Différents éléments pouvant être combinés pour opérer de manière élégante et discrète dans notre quotidien.
Exemples dans la galerie qui figure plus bas sur cette page, avec le Mk II Agent Deployed Field Auger, une valise qui creuse discrètement un trou dans la terre, et le 2-Round Tactical Gravity Planter, un sac à main qui permet de déposer discrètement une plante dans un trou précédemment formé.
Introduction et propos recueillis par Soizic Sanson.
INTERVIEW DE VANESSA HARDEN
Lorsque l'on s'intéresse aÌ la guerilla gardening, on rencontre rapidement vos créations. À elle seule, la série The Horticulturalist, gadgets pour activistes jardiniers d'influence victorienne, est une belle démonstration de votre savoir-faire. Sur votre site, on peut aussi découvrir vos créations liées aux énergies durables, telle que les Dynamic Street Lamps, témoignage d'une conscience écologique forte. Qu'est ce qui vous intéresse dans le mouvement des guerilla gardeners et de quelle manière en avez-vous pris connaissance ?
La
guerilla gardening m'offre l'opportunité de sortir et d'embellir mon environnement, tout en menant une action politique sur l'état de ce même environnement. J'ai découvert la guérilla jardinière lorsque j'étais encore étudiante au Royal College of Art de Londres.
Et j'ai réalisé qu'au-delà des actions très positives de ces jardiniers urbains, se trouvait aussi là une occasion de travailler le design. Les
gardeners ont besoin de tenues discrètes pour oeuvrer incognito dans l'environnement urbain. Ce sujet est devenu ma thèse de maîtrise, alors que je travaillais sur la série
The Subversive Gardener.
J'ai pu lire quelques comptes-rendus de vos pérégrinations en compagnie de Richard Reynolds, le fondateur de Guerilla Gardening.org. Notamment lors de votre première tentative avec The Seed Balloon, une manière simple de participer au mouvement en insérant des graines de fleurs dans un ballon gonfé aÌ l'hélium. Avez-vous liés des amitiés, des collaborations avec d'autres guerilla gardeners ? Quel type de guerilla gardener eÌtes-vous vous-même ?
En tant que
guerilla gardener, je préfère sensibiliser les autres à cette pratique au travers de work-shops, de séminaires dans des écoles, des musées, ou encore dans le cadre d'évènements privés. C'est pourquoi je me suis vraiment liée d'amitié avec des
gardeners qui ont jardiné l'espace public à ces différentes occasions. Initier de nouveaux individus à cette pratique encore subversive est ce qui m'intéresse le plus dans la guérilla jardinière.
Devant votre inventivité, on est tenté d'expérimenter vos créations. Sont-elles disponibles au grand public ou restent-elles aÌ l'état de prototypes ? Dans tous les cas, quelles sont d'après vous les plus adaptées pour la guerilla gardening ? Il me semble que les outils de la série du Subversive gardener sont particulièrement adéquats aÌ la guerilla ?
Tous sont adaptés à la guérilla ! Bien qu'ils soient des oeuvres d'art, tous mes modèles sont fonctionnels et ont été testés sur le terrain avec quelques
gardeners, dont Richard Reynolds. En travaillant le design et en exposant ces objets précieux dans les galeries et musées, je cherche à introduire la
guerilla gardening auprès de publics plus sages qui n'auraient pas connaissance de cette pratique.
Autres contenus de ce dossier consacré à la guérilla jardinière :
. Introduction à la guerilla gardening
. Interview de Gabe I Guerilla Gardening France