YOU'VE BEEN HACKED ! DE ANONYME
Enregistrement : Archives de La Spirale (1996-2008)
Mise en ligne : Archives de La Spirale (1996-2008)
Maintenant, ce n'est pas nécessairement la peine de tous vous y mettre et de créer un foutoir sans nom dans les pages de ce site. Il est de toutes façons connu et reconnu que le technicien en chef de La Spirale passe plus de temps à se produire dans des spectacles de transformistes sur les comptoirs des bars les plus interlopes de la région parisienne qu'à s'occuper de ce site.
Ou bien le petit déjeuner tardif d'un jeune homme sans histoire.
Le plafond était nimbé d'une lueur verdâtre, reflet de son réveil à affichage digital. Case entrouvrit les paupières, encore ensommeillé, grommela quelques instants, puis se leva, il était 20H00. Son premier geste fut d'allumer sa machine.
Le temps que le système d'exploitation démarre il se passa rapidement la tête sous l'eau, se secoua, puis s'essuya. Il était de nouveau devant sa machine. Il jeta rapidement un oeil sur le moniteur de contrôle, puis enfila son casque. Il tapa rapidement son mot de passe sur le clavier virtuel qu'il avait sous les yeux, patienta quelques secondes, le temps que son bureau apparaisse. Il lança sa connexion sur le réseau, démarra son Daemon d'encryption TCP-IP, puis ses logiciels d'IP Spoofing, et de sniffing. Une fois cela fait, son frisson de paranoïa latente se calma légèrement.
Il checka ses mails. Pas grand choses d'intéressant, les habituelles mailing list "connectées", à part ça, rien de neuf. Il consulta son porte feuille boursier, et nota avec satisfaction qu'il avait encore engrangé des points. « Parfait, la journée s'annonce bien. » Il jeta encore un oeil inquiet à ses afficheurs de connexion, et de sniffing, qui luisait doucement d'une couleur rassurante dans le coin supérieur droit de sa vision. Rien de particulier. Il se connecta enfin sur le réseau global, et apparut dans un sas virtuel. Il ouvrit la porte qui fermait la petite pièce, après avoir vérifié que son avatar avait sa tenue habituelle, costume 3 pièces gris anthracite neutre. La tenue idéale pour passer inaperçu dans n'importe quelles circonstances. Il déboucha sur une énorme avenue encombré par une foule de piétons bigarrés qui vaquaient tous à leurs occupations et préoccupations du moment.
Son regard balaya tranquillement cette immense boulevard, scrutant, examinant, détaillant, disséquant, en quête d'une information monnayable. Il s'attarda un instant sur quelques logos et pubs animés, suivit du regard l'avatar d'une geisha virtuelle, plongea sur un attaché case noir au bras d'un infotech, supputant la teneur et la valeur des données qu'il pouvait contenir. Car il faut savoir qu'en ce bas-monde, ou plutôt haut-monde, tout est monnayable. Ce qui coûte, ou plutôt ce qui rapporte, à l'heure actuelle, le plus sur le libre marché, c'est l'information, trouver des informations, c'est trouver de l'argent. Donc du temps de connexion, pour retrouver de nouvelles informations, et ainsi de suite... Ce n'est pas aussi simple, mais c'est un bon résumé. Case est un hacker.
Il s'avança dans le flot humain, encore indécis sur la direction à prendre, il se laissa guider par son instinct, et marcha quelques instants d'un pas rapide. Il continuait à regarder attentivement les décors qui composait l'avenue virtuel. De grand building symbole des puissantes corporations s'agençait le long de l'immense voie numérique, entrecoupait par endroit d'embranchement sur des "rues" plus petite. Il distinguait par moment, le bref flamboiement d'une image numérique dans un P.I.S-S. (Personnal Information Sub-System) qui bordait le boulevard. Quand ses yeux furent attirés par un curieux logo animé en forme de spirale galactique. Un P.I.S-S. comme tant d'autre, mais le nom l'amusait. Il entra dans l'espace publique, composé d'un jardin standard avec des bancs et des sièges métalliques le long de petite allées en asphalte. Les infos mise à dispositions étaient hétéroclites et farfelues. Il se promena quelques instants dans les différentes allées, jetant un rapide regard en diagonale sur les différentes infos, et sur l'agencement général. Puis, il démarra Reveal, son soft qui lui permettait de voir en surimpression du décors, les paramètres passés aux différents objets qui maintenaient la cohérence du P.I.S-S.
« Rien de bien compliqué à première vue, des paramètres standards qui font référence à une base de données. »
« OK, voyons voir un peu ce qu'il y a derrière le décors. »
Il fit apparaître son clavier virtuel, tronqua une partie des paramètres et valida l'envoie sur le serveur.
« Si ça passe, je suis mort de rire. »
Case venait d'envoyer une commande serveur basique, normalement désactivée sur la plupart des systèmes serveurs.
« Nan, j'y crois pas !!! Ca passe, c'est vraiment trop facile. »
Ce qu'il y a de plus gratifiant, et paradoxalement de plus frustrant dans le hacking, c'est que 75% des hacks réussis sont basés sur le niveau de compétences ou plutôt d'incompétence des personnes qui administrent un serveur. Il était maintenant passé de l'autre coté du décors, et avait accès à la totalité des objets qui décrivaient le site. Il analysa attentivement l'arborescence qu'il avait sous les yeux, puis eut un petit sourire incrédule. Il avait même accès à l'administration du P.I.S-S. Il valida un fichier, puis l'exécuta, encore surpris de la facilité déconcertante avec laquelle il avait pénétré le système. Il avait effectivement accès à l'administration, il n'eut même pas besoin de lancer son logiciel d'attaque-brute sur les mots de passe. Il n'y avait aucune authentification. Il manipula quelques instants les données, fit 2-3 tests, cela passait réellement. Une sous routine brilla tout à coup d'un halo orangé au centre de sa vision, il la valida, et la regarda.
$description = (crétin, idiot, sot, abruti, incompétent, utilisateur, lamer, branleur);
while (securite == 0
{
echo "Le webmaster est un " . $description[random(8)];
if (KeyPress == $DeusExMachina)
{
echo "Inclines toi devant ton Maitre !";
break;
}
}
C'était son bot personnel qui faisait encore des siennes, mais en l'occurrence, il n'avait pas tort. Il s'accorda une pause et se radossa dans son fauteuil, il était 20H15.
Que va maintenant faire Case ? La suite au prochain hack...
Toutes ressemblances avec des personnes, des lieux ou des faits réels seraient purement fortuite.
NDLA : Le texte précédent est un exemple typique de ce que l'on pourrait trouver dans n'importe quelle nouvelle CyberPunk. Ce que je viens de faire, c'est la réalité ;-)
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