LA COMPLAINTE DE L'HEURISTIQUE DE EFPé
Enregistrement : Archives de La Spirale (1996-2008)
Mise en ligne : Archives de La Spirale (1996-2008)
Un texte de F.P Meny, plus connu sous le nom d'Efpé, clochard de France, nomade du réseau et écrivain parisien, qui profitait de l'occasion pour tirer à boulets rouges sur la diaspora littéraire de la rive gauche et les habitudes confortables de la hype.
F.P. Meny nous a récemment quitté et La Spirale tenait à rendre hommage à cet esprit libre, trublion tendre et véritable écorché vif dans sa générosité.
- La peur est notre point cardinal. On s'habitue à son sort mais on n'en sort pas. Par contre tout le monde dégage. Les invitations se font rares. On aime bien reconnaître le travail mais pas supporter le bonhomme. Ils sont loin les bonhommes de neige quand on niquait Alice au pays de la raclette. On s'inspire de tout, l'aléatoire est une démarche, la marche haute. Les filles sont lasses sans argent, sors la liasse, elle succombe. Si les mecs s'intéressent un peu trop au physique, elles sont un peu trop sensibles à notre représentation.
- Tu passes à la télé Body et j'enlève mon body.
- Body Nation, comme a dit l'autre, ce qui fait marcher la planète mais est-ce qu'elle marche vraiment droite, tout le monde s'en tape c'est sur. Nous ne sommes pas des hommes, nous sommes des produits de l'art dit il, on lutte contre la nature puis on baisse les bras.
- A Paris et ailleurs, la nature est culture, je m'en vais voir les vaches, j'y trouverai plus d'amis, on va monter un club.
La littérature n'a pas de frontière, elle passe pas le périphérique, on leur a dit fuyez les châteaux, ils ont compris de se réfugier chez Castel, non mais vous avez vu la nomenklature de la revue Bordel, on dirait qu'ils se sont tous retrouvés chez castel. De l'autre côté du périphérique, nobody, les réserves indiennes, tu sais un espace géographique flou qu'on appelle la France comme quand je conseillais le parti communiste, d'ailleurs ils ont coulé, tout coule en ce moment, je commence à avoir un bad karma, même Houellebecq m'a plombé, comprends pas... mais t'as vu, chez Flam, ils m'ont pas démissionné.
- Ca viendra.
- Capitaine Flam tu n'es pas, de notre galaxie!!!!!
- T'as vu, flam, je l'appelle par son petit nom.
- On vit sur la même planète mais pas dans le même monde.
- Mon tarin est un peuplier qui fait de l'ombre aux écrivains, c'est pas de ma faute, quand j'étais petit, j'étais bouleau.
- Les pubeux contre la pub feraient mieux d'être bénévoles au Secours Catholique mais faut faire venir Paris Première.
- Edouard Baer est le dernier génie vivant, j'ai lu, ça doit être vrai.
- Personne au bout du fil que versatile, les mots des autres rempilent d'un univers à soi, un quand à soi. Pas un ne risque gros mais ils forfantent à bloc.
- T'as des contacts mais plus le contact.
- Bien sur qu'un roman t'emmène d'un bout a l'autre, rarement dans le couloir des condamnés à mort où t'as pas le temps de raconter l'histoire, juste à Clint Eastwood mais il est jamais là. Autrement tu rentres dans la grosse production et tu bouffes à Taillevant, pour l'instant c'est du vent, je kiffe les grands restaurants mais je tape la chem devant.
- Je veux niquer Bjorka Kan, sur les cimaises du cinéma et tant pis si demain je serai arrivé à rien, ce qui me ferait chier, c'est les quelques-uns, ceux qui font que tu te bats, ceux qui se réjouiraient de ta fin, ceux qu'auraient eu raison, ceux qui font que tu te détournes.
- Les relations humaines sont un succédané du pire. Personne te fait confiance de toute façon, c'est contractuel.
- Le plus difficile est de s'en remettre à sa représentation du monde, l'intellect sans les couilles c'est zéro mais a part les filles qui te branlent, y'aura jamais personne.
- Se considérer soi même comme un modèle unique et quand d'autres, quelques uns se rallient à ta cause, ni temps ni lieu mais la culture. On est unique mais sans une voie unique.
- L'univoque et l'équivoque, parfois, c'est beau quand tu rencontres le fou qui sait te dire les choses, justement il se protège parce que tous les jours, on s'abîme.
Tu me diras, ils dérangent personne puis qu'ils concernent personne ces andouilles, ah tu te voies sur la Garonne pécher la lamproie. C'est entre eux pour eux et avec eux. Oui, mais comme dit Angot, c'est une confiscation de l'espace public et ça énerve, d'ailleurs ça énerve tout le monde mais on s'en rend pas bien compte chez castel où l'on compte les rayures du smok, trop occupé le mec.
A pays de nain, littérature de nain tellement ils sont surs que le monde les envie, à force de prendre la pose, paris devint village. Est ce qui a l'air, si t'as l'air et que tu l'es pas tu finiras par l'être, si tu l'es et que t'as pas l'air, tu le seras jamais.
Olivier Rohe "ressemble" à l'idée qu'on se fait d'un écrivain à paris.
- Il viennent nous asphyxier à Paris et quand ils nous ont bien asphyxié ils vont avec l'AFAA respirer à Berlin.
- Ce qui est drôle c'est que l'image que je me fais d'un écrivain sans doute saugrenue, c'est en train de bougonner dans les bois, un ours mal léché, tu vois des branques genre Russel Banks avec vue sur le monde eux c'est vue sur la mire, on est des personne trop fashion, on s'habille en Fendi ou Prada, on est des petites gens modernes, on prend de la coke. L'image que j'ai toute bête de la littérature, c'est s'ouvrir sur le monde, eux non, c'est rester entre eux et montrer sa petite culotte, ça remonte le niveau de la Seine.
A Paris, tu leur balance un os et c'est aware sur le muezzin, ça parait bien indécrottable. Dommage, Paris, c'était ma ville, ma grand-mère a commencé à travailler dans son ventre au rayon des fleurs à quatorze ans, attention, c'est léone respect. Mon grand père était métallo. Mon père et moi y sommes nés dans de futurs et éphémères ateliers d'artistes. Ils en ont détruit l'âme à force de reconstitutions de bistrots authentiques et de métissages dans ces discothèques haut de gamme et jeunes parisiens branchés venus de Morlaix ou Bourg en Bresse, t'as raison, mords les, tout est fauX.
- On s'achète un noir comme on s'achète une plante verte ou un champ de coton, la nuit c'est l'apartheid.
- Parce qu'ils montent avec la ville lumière dans la tête ils croient monter de trois degrés sur l'échelle de Richter.
- Je ne serai plus un poteau indicateur au fond d'un paysage sans nom, meilleur ami mais jamais meilleur pote, la culture du démerde toi plein les doigts.
- 50% minable, 50% d'alcool dans le sang, un cocktail a dynamiter l'Empire State Building avec Abdul.
- Attention les prods, j'arrive dans le quartier, je vais au Mac DO, parfois j'ai honte.
- Bjork en vidéo, impossible à niquer.
- Tout est mental, moquette rouge sur sable chaud, le mystère du camping de Gaillac, il faudrait développer mais moi je développe pas parce que la vie, c'est que des mots qui vont tellement vite que si tu dois développer, tu changes de vie, je suis sur qu'il y en a d'autres qui comprennent.
- Molly, je croyais qu'elle m'avait dit bonne route, good riddance, tu parles, bon débarras.
- Que les guerriers Massaï m'assaillent, les guerriers en terre cuite.
- Mais que fait ce froggy au fond de sa barque à sauter comme un fou, il a perdu sa tête!
- La haine la plus pure s'accompagne du sens de la justice.
- Avatar et rustaud mais chaque jour si parfois tu salues un talent, combien d'anomalies. Dans les bocages, l'esprit exsangue se refait une santé et la presse branchée se trouve intégralement à l'hypermarché Leclerc.
- Dans la violence, on accouche de son désemparement, entre l'être simple et le dire avec des mots.
- Marre de me fâcher avec tout le monde, marre de Maffesoli et de Purple, marre de l'image démarque.
- Le parler émérite n'est jamais au mérite.
- Plus on travaille avec sa tête, plus on perd son chapeau.
- Troubadour de la résistance, ainsi les choses vont sans politique mais les gebours te taillent un short, à croire qu'il y a toujours un Mais, mais c'est quoi ces étudiants des Beaux Arts qui te prennent de haut sans jamais avoir rien fait qu'un taf alimentaire, ils apprennent à jeter des verres d'eau en vidéo or what ?
- Combien se sont rangés des voitures après avoir eu l'allure.
- L'art se nique!!!!!
- Moult incidences ne forment pas un tout mais la cohésion sauvage, la pureté du ciel n'admet pas les chacals.
- Dans la mer de la fertilité, t'es toujours un pantin.
- France Cul Is In Your Mind!!
- Moi je suis jamais perdu mais je tiens qu'a un fil et des fois je perd le fil.
- A partir du point fixe, tout s'écroule, de l'éclatement je me constitue et pour une fois, c'est pas prisonnier des apparences. Fuck !!!
- Premier décan, noix de pécan.
- En fait, c'est comme si t'es dans le film et que t'oublies d'appuyer sur la touche play du magnétoscope alors bien sur quand tu sors, t'as l'impression d'avoir raté un truc. Ce ne sont ni hommes ni femmes mais des vignettes.
- Hardcore avec tous les sponsors, c'est Pioneer ! Hardcore caliméro, une voix de stentor à la vox populi. Du point d'impact au point d'achoppement, dans les conditions burlesques du slapstick, drive ta life, un corps longitudinal et j'étudie rien du tout. Parle peu, laisse aller, la spirale reste la même, digital homeless, on fait pas d'homeless sans casser d'eux. Chacun échantillonne sa propre fiction, la liberté n'a pas de prix, c'est le prix de la liberté. Paris, boosté à la nandralone, mais Paris, libéré, moi, je te fous l'encaustique sur ta toile marouflée, j'écris en prise directe, j'écris pas en vue de l'esprit. Quand tu sais que relater, tu peux pas prendre les devants, jamais Coline je serai un renégat, y'a déja eu trop de dégats, mais ceux qui disent : va mourir, eux, je les enterre vivants. Je n'ai pas d'incarnation physique dans la réalité sociale mais tous ceux à qui on se réfère sont des marginaux.
- Ecrire, acte de guerre, écrire c'est détruire. je hais l'underground et je hais le mainstream, je hais ceux qui glandent et je hais ceux qui triment, je EST partout, écrire c'est vaste écrire dévaste.
Victime de solitude appuie sur la gâchette. Ne pas rester en milieu fermé mais nager en eaux troubles, s'enfermer plus encore dans ce qui nous constitue. Un feu de forêt laisse un écran de fumée. Label femme et son écrin. Revendiquer sa propre personne et pas dire, je connais machin.
Règle de base, passer inaperçu pour fighter, s'enfermer plus encore dans ce qui nous constitue, écrire, c'est mener une vie expérimentale.
- Nous sommes la majorité fantôme, la voix sans visage. Je devais m'ouvrir les portes je me suis ouvert les veines, j'étais pas assez lambrissé pas assez seizième, j'ai pêché par orgueil dans l'urgence de mes peines.
- Commence pas parler à ton voisin, colchique dans les près, la roue ne tourne jamais, c'est des conneries frangin, pile poil, bonne pioche, vous êtes bien au pays des droits de l'homme, veuillez laisser un message en république féodale.
- Quand j'étais à science po, j'étais punk, maintenant, je suis dandy.
- Quand j'étais caissier, j'étais au supermarché, maintenant je suis bandit.
- Avant j'étais dans les black block, maintenant je suis chez Beigbeder.
BRONX COLLAPSE integral
FIN
F.P Meny
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