BRIAN SHOCK « ALCOR LIFE EXTENSION FOUNDATION »
Enregistrement : Archives de La Spirale (1996-2008)
Mise en ligne : 08/01/2014
Installée à Scottsdale, dans la banlieue de Phoenix en Arizona, Alcor Life Extension Foundation est la principale structure à offrir des services en cryonie. La suspension cryonique est la pratique qui permet de conserver les corps de patients déclarés légalement décédés en les maintenant à des températures extrêmement basses dans l'espoir d'une future réanimation et éventuellement guérison dans le cas de maladies actuellement incurables.
Propos recueillis par Laurent Courau.
On parlait beaucoup de la cryonie durant mon enfance, dans les années 60. De nombreuses émissions de télévision avaient consacré au moins un reportage au sujet. Je m'y suis donc intéressé dès un très jeune age.
Comment avez-vous commencé à travailler chez Alcor ? Quel est votre rôle à l'intérieur de cette structure ?
Mon premier contact sérieux avec les cryonics a eu lieu au milieu des années 80, lorsque ma tante a rencontré Steve Bridge, le président de la fondation Alcor. Par la suite, lorsque je l'ai rencontré à mon tour, sa vision de la cryonie et les explications qu'il m'en a donné m'ont largement convaincu. Je me suis donc inscrit au programme de suspension en 1991 et je suis venu travailler à Scottsdale lorsque ce poste de « membership administrator » s'est libéré en 1995.
Ma tâche consiste à convaincre les gens de s'inscrire chez nous et ensuite de les aider dans leurs démarches administratives. Je prends également en charge une grande partie de nos relations publiques.
Comment expliquez-vous un aussi fort désir de prolonger notre vie dans le futur ?
Je ne suis pas sûr de comprendre votre question. Je considère l'extension de notre durée de vie comme une excellente chose. J'adore la vie et en attends tout ce que je peux en retirer. Je suis aussi très curieux de ce que le futur nous amènera.
Que répondriez-vous aux critiques qui dénoncent la Cryonie comme peu démocratique parce que trop chère ?
Je ne gagne que 17000 $ par an en travaillant ici, ce qui d'après les standards américains n'est pas grand chose. Si ma femme n'avait pas un salaire au moins équivalent, nous ne serions pas à même de payer nos factures. Nous sommes cependant tous deux inscrits au programme de suspension.
Si la cryonie était si inaccessible comment serait-ce possible ?
La plupart des gens trouvent des solutions au travers du système des assurances-vie. Il suffit de nommer Alcor comme bénéficiaire d'une assurance de 120 000 $. Les versements mensuels correspondant à ce type de contrat ne dépasse pas habituellement entre 30 et 60 $ par mois, ça reste donc accessible à la plupart des gens.
Quels sont aujourd'hui vos plus grands espoirs pour une amélioration des techniques de suspension ?
Actuellement, nos meilleurs espoirs d'amélioration proviennent des travaux de Olga et Siegfried Visser, deux chercheurs sud-africains qui ont démontré la possibilité de congeler des coeurs d'animaux (rats et cochons) à la température de l'hydrogène liquide (- 196 degrés celsius) pour ensuite les ranimer. Ils peuvent réellement congeler un coeur et après réanimation le faire battre à nouveau. Si leurs techniques de cryoprotection se montrent applicable à la suspension d'un corps entier, nous serons très proches d'une suspension réussie (congélation, conservation et réanimation).
Commentaires
Vous devez vous connecter ou devenir membre de La Spirale pour laisser un commentaire sur cet article.