NICOLAS BALLET « VOYAGE SPIRITUEL DE GENESIS P-ORRIDGE »


Enregistrement : 21/03/2020

Première partie de notre hommage à Genesis P-Orridge (1950-2020), au travers de cet article signé par Nicolas Ballet et repris de Genesis Breyer P-Orridge: Nekrophile, vol. 1 (Archives and Documents), paru en 2018 chez Timeless Editions.

Artiste polymorphe, musicienne, agitatrice d’idées et personnage phare des cultures alternatives depuis le début des années 1970, Genesis P-Orridge a marqué plusieurs générations de par sa production musicale, conceptuelle et littéraire, ses performances et ses outrances, mais aussi ses modes de vie, aussi expérimentaux que variables, au fil des décennies.

Nicolas Ballet lui rend ici hommage, en s'appuyant sur le magazine Nekrophile, dont les collages, dessins, poèmes et textes expriment déjà en 1968 les thématiques qui se trouveront au centre des expériences de Throbbing Gristle.





Fig. 1 – Genesis P-Orridge, Nekrophile, 1968, magazine, collage, xerox, archives privées de Genesis Breyer P-Orridge, New York.

En 1968, Genesis P-Orridge – né·e Neil Andrew Megson en 1950 – crée le premier et unique numéro de son magazine Nekrophile [fig. 1]. Les collages, dessins, poèmes et textes qu’il·elle (s/he) rassemble à cette occasion abordent les thématiques qui seront au centre de l’iconographie des musiques industrielles : bruit, mort, sexualité et techniques de contrôle mental viennent enrichir un ensemble dans lequel l’artiste affirme que la « musique est en train de dégénérer merveilleusement en bruit[1] ». Autant d’éléments qui annoncent les concepts et formats artistiques que Genesis met en place au cours de la décennie suivante en théorisant le mouvement industriel par le slogan « Industrial Music for Industrial People »[2] trouvé lors d’une discussion avec le performer californien Monte Cazazza, puis adopté par Throbbing Gristle pour poser les assises théoriques du groupe [fig. 2].



Fig. 2 – Throbbing Gristle : Peter Christopherson, Genesis P-Orridge, Cosey Fanni Tutti, Chris Carter, Hackney, 1980, © Laurence Dupré.

Les sonorités agressives employées par le collectif britannique viennent en effet enrichir un éventail de productions visuelles radicales (graphisme, film, performance, vidéo), prenant ses sources dans les utopies modernistes de la première partie du XXe siècle. Le parcours artistique de P-Orridge le·la place dans des formats et des protocoles qui s’opposent aux systèmes d’autopromotion de l’industrie musicale. Soucieux de l’importance du rôle des médias et de la nouvelle forme de pouvoir qui les accompagne dans la capacité à manipuler les masses, l’artiste transforme dès les années 1960 son propre langage pour mieux s’émanciper des formes de contrôle opérées quotidiennement sur la vie psychique et physique des individus. Il·elle va pour cela tenter de matérialiser la « révolution électronique » de William S. Burroughs[3] dans sa propre réalité, en réadaptant la pratique du cut-up dans les domaines de l’image, de la musique et de la performance[4] [fig. 3].



Fig. 3 – Genesis P-Orridge devant le logo de Throbbing Gristle, avec l’édition allemande de Révolution électronique de William S. Burroughs, c. 1978, photo © De Clair.

La façon dont l’écrivain américain découpe un texte pour en produire un nouveau à partir de fragments réagencés de manière aléatoire est un concept central dans l’œuvre de P-Orridge, voyant là un moyen idéal pour interroger son rapport au réel : « Nous croyons vraiment que la vérité est encapsulée dans des échantillons de réalité. Nous faisons des cut-ups de ce qu’on appelle la réalité, le non-sens de la réalité, pour constater ensuite ce que cette réalité veut vraiment dire. Il s’agit toujours de prendre des petits morceaux pour les réarranger, comme lorsque Burroughs dit, dans Nothing Here Now But The Recordings : "Faisons un cut-up et voyons ce que ça dit vraiment". [5] » L’emploi obsessionnel du cut-up sous l’emprise croissante des technologies se décline sous plusieurs formes au sein des groupes de l’artiste : des tests comportementaux de COUM Transmissions, en passant par le traitement expérimental des bandes magnétiques avec Throbbing Gristle, jusqu’aux dispositifs multimédias ésotériques de Psychic TV et aux poèmes rédigés pour Thee Majesty. L’évolution du cut-up conduit Genesis à engager son propre corps dans un renouvellement des modèles performatifs de l’époque : « Nous devons nous souvenir des anciens modèles historiques et de la façon dont ils ont échoué, afin de se rappeler qu’il ne faut pas adopter ces comportements passés. C’est la raison pour laquelle nous sommes tellement obsédés par le cut-up et ce pourquoi nous l’appliquons partout, même dans le comportement[6]. » Le réemploi d’une pratique issue du champ de la littérature se retrouve dans l’ensemble de ses collages, dessins et photographies, jusqu’aux écrits très personnels que l’artiste rédige pour ses scrapooks magiques, illustrés de nombreuses œuvres. Les collages et schémas ésotériques, ainsi que les dessins et polaroids rehaussés au feutre argenté transforment ces documents en de véritables carnets de voyage spirituel, témoignant de pratiques occultes influencées par tout un pan de l’ésotérisme contemporain. P-Orridge retrace en effet les moments clés de sa vie par des descriptions détaillées de ses rituels qui prennent leur source dans les systèmes magiques d’Aleister Crowley pour sa magie sexuelle et d’Austin Osman Spare pour ses sigils et ses dessins automatiques [fig. 4] – lesquels prolongent l’héritage des traditions médiumniques[7].



Fig. 4 – Genesis P-Orridge, Kali in Flames, 1986, collage-sigil, propriété de l’artiste et de la galerie INVISIBLE-EXPORTS, New York.

La diversité des domaines que touchent les sciences occultes génère une véritable culture, offrant de nombreuses pistes magiques qui sont intégrées aux productions graphiques et multimédias de Genesis P-Orridge. Cette combinaison prend la forme d’une occulture dont le projet élargi outrepasse la sphère confidentielle de l’ésotérisme. Dans son ouvrage The Re-Enchantment of the West, Christopher Partridge affirme que l’origine de cette notion provient d’une construction théorique conçue comme un outil. Il suggère également que P-Orridge a été le·la premier·e à formuler ce terme dans le domaine artistique, lorsqu’il·elle retient la dimension émancipatrice et contestataire du domaine ésotérique en incarnant le versant sombre et chaotique du revival New Age des années 1960 – comme peut en témoigner l’emploi de sa notion « esoterrorist » [8] : « Son travail créatif, aussi bien dans les arts (avec Throbbing Gristle, Psychic TV et Thee Majesty) que dans l’occultisme (avec Thee Temple ov Psychick Youth) suggère bien que, même si McKay a pu formuler le terme de son côté, Genesis P-Orridge est le·la premier·e à s’en être saisi[9]. » L’entrecroisement du terme « occulte » avec celui de « culture » révèle en effet le projet du Temple de la Jeunesse Psychique, dont les théories formulées par P-Orridge amorcent un champ de recherche qui ne se limite pas seulement à l’occultisme, ni à la culture, mais qui consiste en une « interchangeabilité là où finalement les frontières précises étaient gentiment effacées [10] », selon Carl Abrahamsson. Le musicien et ingénieur culturel anglais évoque cet attrait pour l’occultisme dans la correspondance qu’il·elle entretient avec Terence Sellers : « On peut tous accomplir tant de choses. Alors il ne reste plus que le manque que laisse le vide accéléré. Mais mon objectif, même quand j’étais un garçon de 10 ans qui avait des VISIONS était de me mettre à écrire des livres à 40 ans. Après avoir mis en place les structures d’une communauté d’Art, d’Occultisme et de Vie. L’OCCULTURE [11]. » Ce domaine lui permet de réintégrer la magie dans les arts visuels à travers des performances ritualisées, destinées à reprogrammer le corps et l’esprit de l’individu. Les interventions de P-Orridge, déjà largement à l’écoute des actionnistes viennois, s’accompagnent de modifications corporelles radicales (scarifications, tatouages, piercings) appliquées sous les conseils avisés de Mr Sebastian (Alan Oversby). Le cut-up prend dès lors une forme différente, en agissant directement sur le corps du performer, voire sur son propre ADN lorsqu’il·elle formule son « Pandrogeny Project » avec Lady Jaye P-Orridge [fig. 5].



Fig. 5 – Genesis Breyer P-Orridge & Lady Jaye, The Pandrogeny Project, 1993-2009, série d’interventions chirurgicales, photo © Laure Leber.

Le projet des deux artistes renverse les effets de la biopolitique à leur profit en adaptant les technologies à leur propre corps par la voie de la chirurgie plastique (pose d’implants mammaires et chirurgie faciale). Cette approche tente d’affirmer l’existence d’un « troisième esprit » [12], mais aussi d’un « troisième être », un « pandrogyne » produit par l’intégration de deux êtres similaires, ce qui dépasse un glissement du genre sexuel pour mieux valoriser une émancipation totale de l’enveloppe corporelle :

Nous avons appelé le concept Pandrogynie car nous avons constaté, avec mon « autre moitié » Lady Jaye, que le problème de l’identité masculin/féminin était plus difficile à résoudre que celui du changement de genre. Nous avons vu la transsexualité comme le symptôme d’un phénomène bien plus large. Nous avons repensé le système binaire de la biologie, du genre et des rôles identitaires imposés arbitrairement par la société et/ou la religion pour posséder le corps de l’individu, à travers le droit absolu d’utiliser n’importe quelle science génétique, chimique, chirurgicale ou autre ressource disponible pour créer un réceptacle matériel pour votre conscience. […] Notre choix du corps physique ne concerne donc pas le genre sexuel, mais plutôt la FLUIDITÉ des signifiants de genre, à la fois artificiels et matériels (vêtements, chirurgie, modifications radicales, etc.) [13].

Ce phénomène s’était déjà manifesté dans les expériences comportementales que P-Orridge avait mené au sein du collectif britannique Transmedia Explorations (auparavant Exploding Galaxy) dès la fin des années 1960 [fig. 6].



Fig. 6 – Transmedia Explorations, Gerald Fitzgerald (gauche) et Genesis P-Orridge (droite), Londres, 1969.

Transmedia Explorations proposait à ses membres un régime strict destiné à bouleverser l’organisation normée de leur quotidien, en renversant les habitudes et les routines de toutes sortes. Une fois arrivés au camp du groupe, ces derniers étaient contraints de choisir un seul effet personnel et ne devaient pas dormir au même endroit deux nuits d’affilée. Le programme de déconstruction comportementale impliquait d’incarner tous les jours un personnage fictif différent en fonction des habits empruntés dans une boîte et redistribués quotidiennement. La nourriture et la façon dont elle était cuisinée faisait également l’objet de nouvelles expériences [14]. Ce rythme de vie oriente l’artiste à choisir le pseudonyme de « Genesis » Megson, pour ensuite adopter officiellement celui de « Genesis P-Orridge » en 1971 pour mieux s’engager dans une activité artistique à travers la création d’une identité qui deviendra sa propre réalité. La montée en puissance des transformations qu’il·elle mène par la voie de la performance – avec COUM Transmissions, notamment – constitue une généalogie de la « pandrogynie », matérialisant la recherche d’un état de déconditionnement radical par des phases de mutations chirurgicales.



Fig. 7 – Paula et Genesis P-Orridge, années 1980.

Celles-ci trouvent leur origine dans l’attrait naturel que Genesis porte pour la figure de l’androgyne, mais également dans la relation qu’il·elle entretenait avec Paula P-Orridge durant les années 1980 [fig. 7] : « Paula et moi fonctionnons comme une équipe symbiotique lorsque nous pratiquons des rituels, et c’est le Third Mind. On fusionne en un seul être androgyne, ou, comme on l’appelle, en un être Pandrogyne. P pour Pouvoir, Puissance, et aussi pour les aspects Positifs d’être un être hybride masculin-féminin. […] La Pandrogynie est l’une de mes explorations permanentes [15]. » L’un des scrapbooks que l’artiste réalise dès 1985 atteste de cette première approche de la « pandrogynie », en notant le nom du concept au feutre argenté sur une photographie qui documente un rituel effectué par Paula P-Orridge : « Pandrogeny was written in silver » [fig. 8].



Fig. 8 – Genesis P-Orridge, « Pandrogeny was written in silver », novembre 1986, polaroid, dans id., Thee First book of Total Inwardness, scrapbook, archives privées de Genesis Breyer P-Orridge, New York.

Ce projet est également envisagé sous la forme d’expérimentations sonores suggérées par Andrew McKenzie dans le plan et les explications qu’il fournit au couple en 1987 : « J’ai une autre suggestion, qui concerne la “pandrogynie”. Peut-être que toi et Paula, vous pourriez avoir chacun une machine, lesquelles seraient disposées à chaque extrémité de la salle ou du lieu, avec le playback provenant de l’un de vous transmis de l’autre côté et vice versa[16]. » Genesis et Lady Jaye dépasseront cette proposition multimédia à travers leurs mutations corporelles qui ouvrent la voie aux spéculations évolutionnistes contenues dans les recherches posthumaines. Cet aspect se retrouve dans les scrapbooks reproduits au sein de l’ouvrage intitulé Nekrophile (Timeless Edition, 2018), et traverse les théories les plus récentes de l’artiste : « Nous sommes convaincus que la Pandrogynie va se développer et s’accroître. C’est inévitable. En commençant par la déconstruction du processus de socialisation et de conditionnement des attentes et du rôle social d’un individu pour permettre à un artiste de se réapproprier son MOI, d’écrire son propre récit, de choisir chaque jour une nouvelle identité. Pas un troisième genre ni un homme ou une femme, mais UNE combinaison pour créer une nouvelle fusion dans des rapports infinis, intégrant et consolidant une fin à la biologie binaire. LES TRANSSEXUELS SONT LES STORMTROOPERS DE L’ÉVOLUTION[17] ! » Ce constat démontre une fois encore combien Genesis P-Orridge tente de déconstruire les modes de pensée préétablis et les comportements standardisés des sociétés occidentales par une appropriation corporelle radicale. Il·elle apparaît dès lors comme le William S. Burroughs d’une nouvelle génération en réadaptant la pratique du cut-up à une expérience physique, proprement chirurgicale, pour une exploration psychique intégrale : « Être créatif peut être douloureux [18] ».

Nicolas Ballet
Docteur en histoire de l’art
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Post-doc Labex CAP (Centre Pompidou/CRAL)
https://univ-paris1.academia.edu/NicolasBallet

[1] « Music is degenerating marvelously into noise. » (Genesis P-Orridge, « The Birth of Necophilia » [1968], dans Nicolas Ballet (éd.), Genesis Breyer P-Orridge: Nekrophile, vol. 1 (Archives and Documents), Cugnaux, Timeless Editions, 2018, p. 113, sauf mention contraire, toutes les traductions sont de l’auteur).

[2] Genesis P-Orridge évoque le choix du slogan pour Industrial Records lors de sa correspondance avec Monte Cazzaza à la fin des années 1970 : « We have of course adopted your slogan for industrial records. » (Lettre de Genesis P-Orridge à Monte Cazazza, 24 janvier 1978, fonds d’archives Genesis Breyer P-Orridge, TGA 200825, Tate Britain, Londres).

[3] Voir William S. Burroughs, Electronic Revolution, Cambridge, Blackmoor Head Press, 1971.

[4] Voir Nicolas Ballet, « Révolution bioélectronique. Les musiques industrielles sous influence burroughsienne », Les Cahiers du musée national d’art moderne, n° 140, été 2017, p. 74-95.

[5] « In my opinion, we have a great faith that the truth is encapsulated in sampling pieces of reality. We cut-up so called reality, non-sense of reality, and we see what it really says. There is always this game of taking little snippets and rearranging them, and Burroughs would says, in Nothing Here Now But The Recordings: “Let’s cut it up and see what it really says”. » (Genesis P-Orridge, entretien avec l’auteur, New York, 6 avril 2016).

[6] « You have to keep in mind the old pictures and the way they failed, and try to remember not to fall into any of those behaviours who happened, that’s why we are so obsessed with cut-ups, and we are applied them to everything including behaviour. » (Ibid.).

[7] Le corps du plasticien servirait d’hôte à l’esprit étranger, le temps de la conception d’une œuvre.

[8] Voir Genesis P-Orridge, Esoterrorist: Selected Essays (1980-1988), Denver, OVA Press, 1989.

[9] « Genesis P-Orridge’s creative work in both the arts (he is, for example, the founder of Throbbing Gristle, Psychic TV, and Thee Majesty) and the occult (in 1981 he founded Thee Temple ov Psychick Youth), do suggest that, although McKay may have independently come up with the term, Genesis P-Orridge actually coined it. » (Christopher Partridge, The Re-Enchantment of the West: Volume 1. Alternative Spiritualities, Sacralization, Popular Culture and Occulture, Londres, T. & T. Clark Publishers, 2005, p. 68).

[10] Carl Abrahamsson, « La déconstruction d’une carte d’un territoire inconnu » [2010], dans Carl Abrahamsson, Raisonnances. Une anthologie de Carl Abrahamsson, Rosières-en-Haye, Camion Noir, 2014, p. 223-232, ici p. 223-224.

[11] « We can all achieve so much. And withdrawal from accelerated emptiness is all that’s left. Butter my schedule when E wass a 10 yera old boy having VISIONS even then was to begin writing books at 40. After E set up structure for Art/Occult/Life coumunity. OCCULTURE. » (Lettre de Genesis P-Orridge à Terence Sellers, 17 janvier 1989, fonds d’archives Terence Sellers (1967-2000), MSS 167, Series I: Correspondence, Box 1; Folder 20, The Fales Library and Special Collections, New York).

[12] Voir William S. Burroughs, Brion Gysin, The Third Mind [1976], New York, Viking Press, 1978.

[13] « We came to call it Pandrogeny as myself and my “Other Half” Lady Jaye saw the resolution of the problem of male/female identity as more difficult than switching gender. We saw transsexuality as a massively validating symptom of a potentially wider consideration. We saw the either/or binary of biology, gender and identity roles imposed arbitrarily according to which society and/or religion had precedence where you lived as ultimately being about ownership of your body, with an absolute right to use any genetic, chemical, surgical or other resource available to create a material container for your consciousness. […] So our choice of physical body is not about either/ or gender but rather FLUIDITY of gender signifiers, both artificial and physical (clothes, surgeries, radical modifications, etc.). » (Genesis P-Orridge, « ANDNA », dans Val Denham, TRANART, Cugnaux, Timeless Editions, 2015, p. 2-10, ici p. 7-8).

[14] Voir Simon Ford, Wreckers of Civilisation: The Story of Coum Transmissions & Throbbing Gristle, Londres, Black Dog Publishing, 1999, p. 1.14-1.15.

[15] « Paula and I function as a symbiotic team when we do rituals, and that is the Third Mind – the results we get are definitely the Third Mind. We become fused as an androgynous being, or as we call it, a Pandrogynous being: P for Power, Potency, and also for the Positive aspects of being blended male-female. […] Pandrogyny is one of my on-going investigations. » (Genesis P-Orridge dans V. Vale (éd.), RE/Search #12: Modern Primitives, San Francisco, RE/Search Publications, 1989, p. 171).

[16] « Another suggestion I have concerns the ‘Pandrogeny’ aspect. Maybe you and Paula might have a machine each, one at each end of the hall or site, with playback from one person being relayed to the other’s side and vice versa. There is much room for experiment. » (Lettre d’Andrew McKenzie à Genesis P-Orridge, 14 avril 1987, fonds d’archives Genesis Breyer P-Orridge, TGA 200825, Tate Britain, Londres).

[17] « We believe Pandrogeny will develop and grow. It is inevitable. Beginning with the process of socialization and conditioning of a person’s expectations and social role broken down to allow an artist to re-posses their SELF, to write their own narrative, to choose a new identity every day. Not an either or… not male OR female but ANY combination of creating a new amalgamation in infinite ratios, integrating and consolidating an end to binary biology. TRANSSEXUALS ARE THE STORMTROOPERS OF EVOLUTION! » (Genesis P-Orridge, « ANDNA », dans Val Denham, op. cit., p. 7).

[18] « It can be very painful to be creative. » (Genesis P-Orridge, entretien avec l’auteur, New York, 6 avril 2016).


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Première partie de notre hommage à Genesis P-Orridge (1950-2020), au travers de cet article signé par Nicolas Ballet et repris de Genesis Breyer P-Orridge: Nekrophile, vol. 1 (Archives and Documents), paru en 2018 chez Timeless Editions.

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