THIERRY THÉOLIER« INTERVIEWS 002 & 003 »


Enregistrement : 12/10/10

Décadence festive, techniques de survie sociale et dissémination d'art singulier sur les berges du quai de la Loire ! Une double interview de Thierry Théolier... ou le retour du Fils de la Revanche en stéréo. De quoi agacer quelques figures parisiennes, déjà échaudées par sa précédente apparition sur une Spirale qui persiste et signe à quelques années d'intervalle.

Au-delà de l'aspect volontairement provocateur de ses multiples interventions, THTH met un point d'honneur à soutenir, fomenter et revendiquer une nuit parisienne ouverte, inventive et décomplexée, à contre-courant du gloss des années 2000. Un activisme punk, au meilleur sens du terme, et plus que jamais salutaire en ces temps normatifs.

Mais le débat dépasse dorénavant le seul cadre des libations nocturnes, à l'heure où Théolier s'attaque de nouveau au milieu de l'art en qualité de curateur. Un curateur atypique, à cheval entre la hype et les marges, qui revendique avec honnêteté son statut de nerd gavé d'images pornographiques, de réseaux sociaux, de jeux vidéo et de films d'épouvante.

Propos recueillis par Laurent Courau et Lily Tournay.



INTERVIEW 001

Comment en es-tu arrivé à t'improviser organisateur de soirées après avoir des années durant squatté celles des autres ? De mémoire, tu étais déjà à l'initiative de certaines festivités du côté des Buttes-Chaumont...

Cette fois-ci et pour la toute première fois de ma vie de crevard du lard ou des me(r)dias - disons que je fais du media-event, mais c'est tellement pompeux-pompier que je préfère spammer dans ma növö langue2nerd, pour rester dans la poésie SDH-chienne ces expréFions là « crevard du lard ou des me(r)dias » ces chiennes d'expréfion/ elles m'appartiennent - ceux/selles qui suivent mon boulot, me comprennent. Mon langage2merde n'est pas innocent - alors, si j'ai dés-organisé des soirées NIMP à LA GARE AUX GORILLES depuis quelques mois...c'est juste donc ... pour - attention scoop... - pour... b.o.u.f.f.e.r ! J'ai 41 ans, la résistance est de plus en plus hardcore avec comme drapeau, l'art immatériel, en bandouillière, le média sans annonceurs et en gunfight connecté, l'art sans oeuvres aka l'ego-trip 2.0.

Mes assedics ont rendu l'âme en novembre 2009 et cela après deux ans d'indemnités. Je touchais 800 €. J'ai donné quelques lectures pour mettre du reubeu dans les épinards dont celle à La JAVA (merci Eric Perier) au Trois Baudets (merci Félix Jousserand) ou celle - la dernière en date - de Charleroi (merci Nicolas du Vecteur) qui est devenu un film LE MOULES MYSTERY TOUR (merci Vincent l'Hostis et Vladimir Tybin). Voilà, j'ai bossé deux ans dans une association à vocation sociale, un Espace Public Numérique, un EPN comme on dit, de mon quartier le 19ème... Putain je voulais me calmer, me caser, me marier, avoir un gosse... mais j'ai tout (s)paumé comme une merde : le contrat et la meuf en même temps !!! La vraie loose mec et c'est pour cela que j'ai monté en août 2008 LE FESTIVAL DE LA LOOSE (c'est là où j'allais souvent avec elle) aux Buttes Chaumont avec Alister, Cheval Blanc et moi en Hero ghetto-blaster. J'ai tellement loosé socialement (thune et sexe... je ne te parle pas de l'amour - il n'existe plus pour moi je suis cramé - heureusement que l'art était là et je me suis donné à fond en 2008) ouais tellement loosé que j'ai chié une chanson avec Ania et le Programmeur qui s'appelle « Baiser avec une boat-people », c'est en fait mon dernier texte que je suis arrivé à lire sur scène (je ne chante pas hein/ je ne sais pas/ disons je n'ai pas appris et ça me fait chier d'apprendre je veux tout et tout de suite comme sur le web - je lis donc... et je frappe des textes oraux, pas des textes littéraires, des textes pour scander et rentrer en transe avec les maux de mon épok2merde. Le tout dernier, une commande pour AU DIABLE VAUVERT, j'y suis pas arrivé, j'étais trop bourré et j'ai fini à quatre pattes, la photo a été publié dans Chronic'art... et le texte n'a pas été retenu... j'ai envoyé le document trop tard enfin c'est la version officielle du dealer (disons qu'ils étaient charrette pour intégrer mon monstre2texte). Le texte va paraitre sur la REVUE ANGOISSE et mon fils Mister IG l'a publié sur son Temple...

Étant toi-même diplômé ès-festivités nocturnes, comment juges-tu de l'état actuel de la nuit parisienne ? On a vu apparaître une pétition à l'automne 2009 pour sauver les nuits de la capitale. Est-ce aussi grave que ça, docteur ?

Quand tu compares Cobrasnake ou Lastnightsparty avec Saywho (site censé représenter cette nuit parisienne), tu te dis vraiment que la France est un pays2merde. J'ai un sérieux problème avec l'Esprit Français (l'esprit hollandais aussi ... je suis connecté plutôt avec l'esprit ROMS, l'esprit nomade et arabe - religieux on va dire... - et c'est là-bas que ça se passe et devant la Maison des Métallos) donc j'ai un gros problème avec P.A.R.I.S et ses backrooms coporate : La Nuit Parisienne (Brrrr.. quelle appelaFion !!!! le bizzness nocturne2merde je la re-nomme..). En gros et pour faire court, je ne supporte pas les matérialistes aka les beaufs (prolos, nonos, bobos et jet setters inclus... un nono est quelqu'un qui vit l'anar-chie par procuraFion... un bobo étant un nono qui a réussi... un nono² quoi... ah ah ah ) qui sont souvent membres au même parti philosophique : ma gueule avant tout et surtout la rentabilité de ma gueule dans le SUR-monde hypermatériel aka La Nuit Parisienne, cette nuit2merde est peuplée par mes ennemis. « L'ennemi est la remise en question de soi personnifiée. » (pitain j'ai du taff les filles et je compte apprendre le Hara Kiri avec de la Vache qui rit... innofensive pratique suicidaire mais très couteuse et salissante pour les organisateurs de lectures performées...). Voilà je ne sais pas par quelle magie du sein esprit2merde mais mes infra-actions ont toujours été guidé par autre chose, quelque chose qui me dépasse d'une tête parlante_ l'idée que je me fais de l'art sans être allé à l'école - suck suck le prof mother hype fucker - je suis un enfant du lard et j'ai un gros bide - et l'Esprit qu'on s'est fait pour moi du GODE dans vos culs.

Bien que n'ayant pas eu l'occasion de participer à l'une de tes soirées Nimp pour cause d'éloignement géographique, les photographies que j'en ai vu et les récits que l'on m'en a fait me rappellent une époque lointaine où les tribus se mélangeaient encore. Qu'est-ce qui explique selon toi leurs succès et pourrais-tu par la même occasion nous fournir un petit descriptif de ces soirées ?

TH : J'en ai marre de l'interview, je vais jouer !!! (cinq heures plus tard). J'ai enfin achevé le chapitre 5 de DEAD SPACE !!! J'avais lâché l'affaire dans les urgences avec ce putain2Nécromorph qui se régénère plus vite qu'un artiste post-moderne, accompagné d'autres saletés collantes (les parasites...). Ces monstres et bien, faites un mix avec The Thing, Alien, bacon (pas les peintures du PD, nan le bout2gras2merde qui est resté pourrir derrière ma plaque pendant dix ans...) le tout téléporté façon la Mouche 4 avec des hypeux au petit matin et vous aurez un arrière goût dans le cul de ce qui vous attend. Le tout speedé dans 50 m² étouffant (mon studio à côté c'est le Ritz et ça sent la petite maison dans la prairie). OK. J'attaque le chapitre 6 les doigts dans le Zen. Chapitre 6. J'en suis donc à la moitié du chef d'oeuvre du survival horror (Silent Hill 2 en tête2mort2gondole). Et dire que certains n'ont jamais planté leur glande pinéale dans le DEAD SPACE, je vous plains les gars... Les filles, elles.... tricotent.... Quant aux mecs qui tricotent... Que dire ? Rest In Peace hypeux ! Allez, je re-fonce dans les couloirs dark de l'Indicible, l'Innommable, armé jusqu'aux Pollocks de découpeur, déchiqueteur et autre lance flame. Make my day Monster !

Aujourd'hui, après la Nimp, tu lances une nouvelle soirée, la Labö. À quel style d'excentricités doit-on s'attendre cette fois-ci ?

Pas de réponse (il baise une pisseuse).

Tes activités ne se limitent pas à ces soirées, puisque tu multiplies les surfaces de frappe... réseau social fait maison, émission quotidienne sur le réseau, etc. Aurais-tu la bonté de nous offrir un tour d'horizon de cet activisme ?

Rien (là il spamme facebook et le SDH...).

Tu es présent sur la scène parisienne depuis de nombreuses années. Qu'est-ce qui te motive encore et au final, est-ce que tout ça n'est pas un peu vain ?

Vanitas Vanilla Rectum Dude !

INTERVIEW 002

Tu fais quoi TH ?

Depuis 2002, j'anime le Syndicat Du Hype, un réseau social. Au début c'était juste une mailing liste de cinq personnes... maintenant en 2010, c'est un réseau social sur ning avec plus de 1000 membres. Je ne suis pas un plasticien, ni un technicien, encore moins un programmeur informaticien, j'ai découvert l'ordinateur à 26 ans quand j'étais en formation d'éclairagiste à Grenoble et Disneyland (j'ai aussi un bac de cuisine) , je suis juste un utilisateur lambda des nouvelles technologies. Depuis 1998, je me suis souvent présenté comme un artiste sans oeuvres par provocation et en référence à l'essai de Jean-Yves Jouannais parce que mon activité concerne principalement des gestes feed-back, des attitudes in ou out, un look, des performances aussi (lectures performées) et surtout un art immatériel sur le réseau avec des blogs, des mailing listes, bref des échanges écrits, des rencontres réelles autour de la hype, de l'art et de la fête. Une inesthétique relationnelle absolue : l'Alibi-Art comme je l'ai appelé dès le départ avec le tampon "approved", une sorte d' art total 2.0 avec parfois comme prétexte les refoulements contextuels mis en exergue d'une manière cool et sexy (un peu porno parfois, j'ai organisé une partouze avec HPG et PAJ). Comme il faut bien acheter des jeux qui valent bonbon (je suis accro aux mondes virtuels...) et qu'au bout de 8 ans d'ascèse discount, je commençais à claquer du bec – putain t'as joué au jeu RED DEAD REDEMPTION ?!!! - j'ai décidé depuis peu, d'organiser des soirées à la Gare Aux Gorilles (GAG) qui s'appellent NIMP'... NIMP comme "nimp...orte quoi" et aussi, parallèlement aux performances musicales (les concerts), j'ai décidé d'organiser des expositions dans des lieux qui ont une galerie (comme MYCROFT) et une salle de concert comme le Point Ephémère. Je suis devenu à cause de la thune, un artiste sans oeuvres-curateur avec ce thème là... NIMP. Le SDH et le NIMP, c'est une ouverture complète parce que je suis obsédé par l'Ouverture et la Fermeture (in/out/ - approved/disapproved - hype/ hass been - loser/winner etc.). Le Syndicat Du Hype est un outil communautaire du domaine publique (yahoo et ning sont des media ouverts à tous) pour ouvrir les portes de l'art contemporain, des soirées privées de la hype qui sont le plus souvent « sur liste », mon réseau est aussi une scène de théâtre virtuel.

Cette expo-teaser est une continuité dans le réel de mon activité sur le réseau. NIMP ça à été le mot magique (le code cheat) qui m'a permis de me lancer dans cette exposition. Je pense être un éternel adulescent dégénéré un Peter Pan de 41 ans parce que je suis marqué par la culture des poupées, des films d'horreurs, des codes de la hype, du glam, du trash et du porno. Cette sélection s'est faite d'une manière intuitive. Je suis mon instinct et non pas les dogmes, les concepts ou les théories (à part les miennes et je les aime absurdes, idiotes, j'aime beaucoup les Belges pour ça...). Je marche aussi beaucoup à l'affect, ça peut virer au sexe, parfois à l'amour. J'ai rencontré des personnes depuis mon arrivée à Paris dans le monde de l'art contemporain avec le Syndicat Du Hype et pour le teaser de la première exposition NIMP, j'ai décidé de choisir Gwenaël Billaud, Marjolaine Sirieix, Jean-François Sanz et Fleur Martinat.

Fleur à 26 ans, elle est parisienne et adopte le parler djeun, on va dire le parler de la jeunesse parisienne. Elle disait souvent, « c'est nimp, c'est nimp, c'est nimp !!! » et là, j'ai eu une espèce de « révélation2merde ». Je fonctionne sur le langage en feed-back avec ma communauté, l'argot parigot et aussi mon propre langage « SDH-chien ». Je joue avec le langage parce que je suis avant tout un gamer et je me suis dit « NIMP, c'est ce qu'il faut faire ! ». Il faut ouvrir encore les réseaux, la conception aussi de l'exposition et des fonctions dans les institutions... Sinon je suis un performer par défaut et comme je le dis un « poète2merde » mais je suis surtout un animateur-réseau et j'ai donc maintenant la fonction de curateur mais c'est un mot et une fonction pompeux et pompière. Je n'aime pas, je le suis malgré tout avec ou sans oeuvres... J'ai sorti un bouquin en 2005 mais ce sont les éditeurs qui sont venus me chercher, au départ c'était juste pour le web.

Je suis donc au final un artiste qui organise une exposition. Et non pas un commissaire ou un curateur. C'est important. J'ai toujours été confronté avec des groupes d'activistes sur le web, à des commissaires aussi et je trouve que les commissaires on va les appeler les shérifs comme pavu.com, ils veulent le pouvoir, ils veulent la thune et les artistes sont là pour les sucker. J'ai changé la donne en ce qui me concerne et j'essaie d'être cool à mon niveau et je ne suis pas parfait. Au final c'est bien qu'un artiste organise lui-même une exposition d'art et qu'il n'y n'ai pas une espèce de complication dans le processus artistique. J'ai quand même la décision finale et j'incarne un petit pouvoir avec mon statut d'organisateur mais je ne leurs impose pas une thématique. Ils n'ont pas besoin de se couler dans une thématique rigide et artificielle. Les artistes vont de 20 ans à 40 ans. Dans le spectre générationnel, on s'y retrouve à peu près tous par rapport à cette culture du nerd, c'est à dire de l'adulescent qui aime les films d'horreur et la culture numérique.

Lui par exemple ? (sculpture de Gwenaël Billaud : Michaël Mayers).

Alors justement, on est devant une sculpture de Gwenaël Billaud, c'est Michaël Mayers le psychopathe d'Halloween. C'est exactement l'exemple type de cette culture des films d'horreurs. Et là, le Michaël Mayers, il a été relooké.

Tu crois que le monde de l'Art Contemporain ressemble à film d'horreur de temps en temps ?

Il y a surement des Predators et des serial killers ouais !!! Par exemple, toujours un tableau de Gwenaël Billaud, il ne m'a rien dit quand j'ai vu le tableau mais quand j'ai lu la citation peinte dessus, j'ai dit « Ah ! C'est du Bret Easton Ellis ». American Psycho est devenu aussi un film d'horreur et là, ce n'est pas du American Psycho, c'est une citation prise dans Zombie (le livre) il y a au moins 5 ou 6 ans et la citation à été ré-écrite donc par Gwen sur la toile et j'ai reconnu tout de suite Ellis, je n'ai pas eu besoin d'aller chercher le dossier de presse.

Et là, on reconnaît (sur le tableau) Leather Face de Massacre à la tronçonneuse et par rapport à la hype, qui est une de mes obsessions contextuelles où tout est mélangé, c'est un réseau où la com et l'Art partouzent... Là, on voit Kate Moss (tableau Gwenaël Billaud). Gwenaël s'inspire des icônes. Mais là, elles sont un peu en danger parce qu'il y a Leather Face qui est ici (montrant le tableau) et surtout il y a l'envers du cauchemar de la hype avec cette nouvelle de Bret Easton Ellis, cette citation ré-écrite donc par Gwen.. Je crois que c'est l'avant dernière nouvelle, je crois que c'est une nana qui part de New York et qui s'est installée à Londres et qui va très très mal.

Gwenaël Billaud expose à la feu Galerie Windows 41, Gwenaël c'est un ami d'Arnaud Labelle-Rojoux et de Joël Hubaut qui est un peu une génération d'artistes que j'aime bien parce qu'ils sont rock 'n roll et trash. Et l'exposition qui à lieu en ce moment à la feu galerie Windows 41 s'appelle FlashGlamTrash... l'exposition a exactement le même nom que le site internet qui propose des images glam et trash. Le SDH 2.0 est syndicalisé aux flux rss de ce site.

En ce moment si vous allez sur le site de la galerie Window 41, vous pouvez voir des images de l'exposition de Gwenaël Billaud. Donc pas rapport à la contre-culture contemporaine avec les zombies et les films bis et les nanars etc, il y a le zombie-nazi (peinture) et ça me fait penser aussi à Maniac Cops, un film de Lewis Teague et là, on retrouve d'autres références aux films d'horreurs.

Donc, ça c'est encore Gwenaël Billaud et j'aime aussi beaucoup son travail parce qu'il est performer avant tout. Je l'ai connu en 2002, il faisait des performances qui s'appelaient « Hype », il était habillé en gorille rose et ça m'avait déjà pas mal intéressé à l'époque, il avait les couilles de balancer une performance qui s'appelait « Hype ». Parce que, le mot hype est très très mal accepté par le monde de la hype, on dit « trendy » ou « branché » mais ils ont du mal avec ce mot « HYPE », c'est une espèce de refoulement sémantique.

Et là, il y a un dessin de Jean-François Sanz.

Oui Jean-François Sanz et là c'est plus graphique, noir et blanc. Et donc, il y a 3 pièces qui forment un triptyque (dessin) sur l'identité sociale, je pense et le groupe, les tribus, l'aspect un « anti » avec un dessin sur Mai 68 qui représente le groupe en rébellion et ensuite là, l'image du dandy (dessin) replié chez lui, on peut dire qu'il se prend un peu la tête et là, (dessin), le groupe artistique Grauzone avec Stéphane Eicher dans les années 80. J'ai une obsession dans ma culture personnelle, c'est la new-wave et depuis peu, j'ai organisé à l'Udo Bar, des soirées Saucisses New Wave... juste à côté de la MYCROFT qui appartient aussi à Etienne, le galériste.

Alors, parles-nous un peu de la galerie Mycroft où on se trouve.

Alors Mycroft, ça fait quatre ans que ça existe, je connais Etienne depuis 2002 à l'époque ou je faisais les casseurs2hype. Etienne m'avait donné rendez-vous dans un bar et tout de suite, on a tout de suite été d'accord, le cassage, le contexte et le web. En tout cas, mycroft m'as tout le temps donné carte blanche, j'ai pas eu à m'expliquer c'est « je te fais confiance ». Et j'organise ce que je veux. La galerie existe depuis quatre ans, actuellement Etienne travaille avec Le Commissariat, salut les sheriffs ! Red Shoes Bureau, avec des intervenants et puis moi, de temps en temps comme LA DERNIERE PALETTE.

Donc là on va revenir sur les oeuvres, donc là c'est le travail de Marjolaine Sirieix, on voit quelqu'un qui fait «slam» sur une foule et c'est lors d'un concert qui à eu lieu à la Miroiterie d'un groupe que j'ai adoré qui s'appelle Electric-Electric. Donc c'est un peu le moment du NIMP. Alors NIMP, c'est pas n'importe quoi, NIMP c'est simplement une impulsion à un univers qui renvoie à des choses qui sont en dehors du cadre, en dehors du contexte rationnel de qu'on essaie de nous imposer dans un contexte institutionnel. Donc, NIMP, c'est un univers, c'est mon expérience de la contre-culture ou la sous-culture comme disent les bourgeois largués qui existe et qui est devenue très populaire. Evidement, on est quand même toujours dans le Pop et même dans le mainstream par rapport à des références de films parce que Halloween (le film), c'est quand même un film commercial.

On va voir les autres dessins de Marjolaine.

Voilà le premier dessin qui à été créé pour NIMP, c'est celui-là et ça c'est un film, donc on voit quelqu'un qui dit « c'est NIMP la life ». (autre tableau de Marjolaine de Sirieix). Là c'est un film qui s'appelle I, zombie : the chronicles of pain d'Andrew Parkinson, un film qui est pour moi le vrai film post-Romero, qui est même meilleur que du Romero, c'est l'histoire d'un geek qui devient un zombie et qui s'en rend compte alors c'est un mélange entre la mouche qui se détériore au fur et à mesure et un film social vraiment flippant et déprimant mais qui renvoie vraiment à notre état d'être mourant, de crevard crevant quoi, de mort-vivant. Il y a quand même de l'humour justement « C'est NIMP la life ». Alors par rapport à NIMP, il y a aussi l'imaginaire des jeux-vidéos de l'héroïque fantasy comme Tolkien (dessin « dragon » de Marjolaine Sirieix). Et là, voici un dragon, je suis comme j'ai dit un grand joueur de jeux vidéos, je suis en train de jouer sur Fable 2, donc je baigne dans l'univers de l'héroic fantasy.

Alors, les dessins de Marjolaine t'ont interpellé ?

Marjolaine, je la connais depuis pas mal de temps et on a beaucoup échangé, partagé des films, des jeux vidéos, de la musique et on baigne réciproquement dans les mêmes univers mais elle à son univers aussi. On a pas mal de références en commun (...). Et ça c'est un dessin de Jean-François Sanz qui est daté de 86 et on voit aussi l'attrait au gore, aux supers héros, etc. j'aime beaucoup celui-là.

Tu es un super héros ?

TH : Moi ? Oui un super crevard !

Elle a peint ses toiles pour l'expo ?

Cette toile s'appelle « NIMP Deers», elle s'est inspirée justement de ces photos qui sont un peu débiles qui sont présentes sur le web, qui génèrent une esthétique du NIMP. Il y a dix ans, on aurait dit « nimportawak » ou "surréaliste" (...) il y a une espèce de violence, là c'est deux cerfs mâles qui se montent avec une femelle à la fin de la chaine alimentaire.... C'est le tableau qu'elle a fait pour l'expo.

Et après donc le travail de Fleur Martinat avec ce background. Il y a un mix entre le désir et la pureté. C'est du bondage et je disais en fait qu'on est tiraillé par la sensualité, par la religion, on est issu d'un culture judéo-chrétienne et bien ce tableau c'est carrément du bondage, elle me fait penser à Madonna. Fleur Martinat n'est pas d'accord avec moi sur ça. Et puis là, il y a l'ange, l'ange avec une tête de mort. NIMP, c'est aussi une ouverture, il y a possibilité de tout montrer dans le Grand NIMP...

Et puis, là donc, un petit napperon (dessin de Jean-François Sanz) avec un corbeau.

Hum, il y a un petit peu de vent. (le napperon bouge avec un courant d'air).

Voilà et tout ça en fait c'est aussi l'émulation d'un réseau social, du Syndicat Du Hype que j'anime quotidiennement et j'aime bien justement avoir une production immatérielle à base d'émulations avec des gens qui se rencontrent, ces gens-là ça peut-être des artistes, ça peut-être des personne qui sont là et qui participent au réseau et qui quelques fois se trouvent un personnage. Donc, c'est vraiment un art global, un art total réactualisé à l'aube du web.

Et tu crois que le personnage de caméra woman existe ?

(certainement super camera looseuse ce jour là, panne de lampe, panne de micro !!)

Je ne sais pas. C'est peut-être toi non ? Voilà donc en fait, c'est une ouverture avec le web depuis 2002 et qui arrive maintenant à travers des endroits pour exposer et évidement ces oeuvres sont à vendre et je prends un pourcentage sur les oeuvres évidemment. C'est une manière de vivre de mon art immatériel.

Merci Thierry, Ciao.

TH : Hasta la vista baby!


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Titre : THIERRY THÉOLIER« INTERVIEWS 002 & 003 »
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Copyrights : Laurent Courau et Lily Tournay
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Décadence festive, techniques de survie sociale et dissémination d'art singulier sur les berges du quai de la Loire ! Une double interview de Thierry Théolier... ou le retour du Fils de la Revanche en stéréo. De quoi agacer quelques figures parisiennes, déjà échaudées par sa précédente apparition sur une Spirale qui persiste et signe à quelques années d'intervalle.

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