NIKITA KRAVTSOV « UKRAINE : L'ART CONTRE LA GUERRE »


Enregistrement : 12/03/2022

Au-delà des avis partisans qui empoisonnent les réseaux sociaux et les médias de masse de la planète entière, loin des cercles de pouvoir d'Est en Ouest qui manipulent et se jouent du sort des populations, un drame terrible aux conséquences imprévisibles se produit en Ukraine.

Notre collaboratrice Alla Chernetska a interrogé Nikita Kravtsov, artiste ukrainien installé en France qui tente d'éveiller les esprits au sort de ses compatriotes. Alors même que les combats font rage dans un pays qui fait face à la deuxième puissance militaire du monde (hors nucléaire).



« En tant qu'Ukrainienne vivant en France, je me sens plus que jamais connectée à mon pays. Après le premier jour du choc, tout mon esprit a commencé à travailler activement sur la façon dont je pouvais aider l'Ukraine, même si je me trouve à des milliers de kilomètres de là. Tout a commencé à prendre forme tout seul. Très vite, j’ai trouvé des militants partageant les mêmes idées et qui organisent des actions pour soutenir l'Ukraine. Parmi eux, il y a un artiste ukrainien, Nikita Kravtsov, qui dessine jour et nuit des affiches reflétant la situation en Ukraine, dont beaucoup sont maintenant visibles sur la statue de la République, sur la place de la République à Paris.

Mais son aide à l'Ukraine ne se limite pas à cela. J'ai décidé de l'interviewer pour qu’il nous raconte tout ce que lui et d'autres artistes activistes essaient de faire, non seulement pour remonter le moral des gens, mais aussi pour influencer la situation au niveau politique.

L'attaque contre l'Ukraine était le pire scénario possible. Nous avons refusé d'y croire et pourtant c'est arrivé. En un jour, toute la vie a changé et nous avons tous réalisé que notre vie ne serait plus jamais comme avant le 24 février 2022. Ce tournant crucial n'a pas brisé le peuple ukrainien mais, au contraire, n'a fait que l’unir davantage, et même ceux qui avaient des désaccords politiques. Pendant dix jours de combats, pas une minute les Ukrainiens n'ont douté que l'Ukraine resterait un pays libre… Nous avons derrière nous plusieurs siècles de lutte pour l'indépendance et les gens n'accepteront jamais de se séparer de la liberté finalement acquise après l'effondrement de l'URSS. »


Propos recueillis par Alla Chernetska.





Toi et d'autres artistes, vous essayez de transmettre à l'Occident ce qu'il se passe en Ukraine depuis huit ans, depuis l'annexion de la Crimée. Peux-tu nous parler de ces projets et de la manière dont ce travail se déroule entre différents pays ? De quelle manière cette coopération se développe-t-elle ? Comment est-elle perçue, selon toi ? Et ce que tu souhaites transmettre aux populations des autres pays ?

Oui, il y a huit ans j'avais réalisé une série, Île de Crimée, alors qu'il y avait juste un bruit autour de la Crimée, que ce n'était pas encore clair : des soldats, des « petits hommes verts », ont débarqué, et j'ai fait une série d’œuvres, Île de Crimée. Tout l'argent des œuvres vendues par la suite lors de la vente aux enchères de 2014 à l'arsenal Mystetskyi a été reversé pour la pose de prothèses aux anciens combattants qui ont souffert lors de la reprise de l'aéroport de Donetsk. Nous avons eu une exposition commune avec des filles de France, le duo La Cellule, et le projet s'est appelé Archive in the Ya Gallery, de Pavel Gudimov. J'y ai présenté ces travaux.

Puis, lorsque la Crimée avait déjà été prise, pour une raison quelconque, notre gouvernement n'a pas donné l'ordre aux soldats de se défendre ; ils ont dit de ne pas tirer, bien que les soldats, à la radio, aient demandé l'ordre de commencer les opérations. Et depuis, je ne suis pas allé en Crimée. Après ça, j'ai vécu à Kiev, à Londres, à New York, à la Flux Factory où j'ai participé au projet Armageddon, déjà, avec mon épouse Camille. Dans le cadre d'Armageddon, nous avons découpé des magazines, comme le magazine catholique Le Pèlerin dans lequel, au début du XXe siècle, il y avait des bandes dessinées sur des sujets chrétiens. Des images terriblement racistes, machistes, patriarcales. Mais de belles couleurs. Et j'ai fait des collages où tout le monde était en guerre les uns contre les autres. La guerre se déroulait à l'intérieur de chaque œuvre. Il y avait un grand couloir de souffrances, qui s'est terminé par le travail Paradis, de 8 mètres de long.



Puis nous avons commencé à travailler avec des torchons de cuisine. Nous avons collecté des images de sites emblématiques : des chats, des chiens, des fleurs, en général. Nous avons cousu sur de la toile tout le kitsch effrayant de ces illustrations de calendriers. En regardant tout cela, vous ne savez pas où il vaut mieux être, là où il y a la guerre et la souffrance ou si c’est mieux d’entrer dans ce paradis. Puis un autre projet a émergé, appelé UFO, Robot Attack. Benoit Decron, le directeur du musée Soulages, nous a beaucoup aidés. Je lui suis très reconnaissant pour toute son aide et son soutien. En fait, en France, absolument personne ne me connaissait. Lui, c’est une personne très profonde, qui ressent l'art avec subtilité.

Et bien, l'œuvre principale de l'exposition était une toile de 180x500 centimètres, où un robot, assemblé à partir de pots, tasses, cuillères, seaux et autres merdes, attaque des civils vêtus de vêtements très traditionnels du monde entier. Je ne donne jamais de titre à mon travail, seulement le nom de la série, pour éviter des commentaires inutiles de ma part. Et je considère mes œuvres plutôt comme une recherche.

L'une des œuvres de la série UFO, Robot Attack est désormais visible dans l'exposition collective « Des mondes à soi » aux Abattoirs de Toulouse (exposition « Des mondes à soi. Dialogue autour de la collection Daniel Cordier » organisée par le Master 2 Métiers de l’Art de l’Université Toulouse – Jean Jaurès, en partenariat avec les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse et le CIAM UT2J), qui regroupe également des artistes tels que Di Rosa, Combas. En ce qui concerne la France, je ne suis pas venu ici en tant qu'artiste célèbre d'Ukraine, j'ai commencé ici à partir de zéro. Donc c'était difficile au début. J'ai dû parfois travailler sur un chantier, faire des choses qui m’empêchaient de faire de l'art. J'ai même eu une période où j'ai commencé à douter si je suis un artiste ou non. Je suis peintre de formation, mais je n'ai pas peint depuis environ cinq ans.

J'ai plusieurs projets en ce moment. Un avec mon épouse Camille Sagnes, qui s'intitule The Tooth and The Root. Il a été commencé en 2014 et est multimédia ; nous avons créé des animations, écrit de la musique, réalisé des vidéos. Le premier line-up comprenait mon grand ami Yuri Khustochka, l'ancien bassiste du groupe Okean Elzy *. Mais ensuite le projet s'est transformé au niveau de la composition et maintenant, Camille et moi, nous sommes seuls dans le groupe. On fait des projets exclusivement textiles. Mais nous impliquons parfois Yuri, lorsque nous avons besoin de faire des écrans de veille musicaux pour des expositions, afin de créer une atmosphère.

* Groupe ukrainien emblématique du combat de l’Ukraine pour l’indépendance.



Est-ce que vous et votre femme Camille vous voyez toutes les expositions à la Arts Factory ? Coopérez-vous avec eux ?

Nous connaissons Laurent Zorzin depuis longtemps, depuis notre arrivée à Paris. J'aime beaucoup la direction artistique de la galerie et les artistes qui y sont exposés. J'étais censé y faire une présentation du catalogue anti-censure Food Porno, mais maintenant je ne sais plus… avec le Covid-19, ces guerres, tout s'est effondré. Les plans sont tout chamboulés. Je travaille beaucoup dans ce sens, mais depuis que la guerre a maintenant commencé, nous nous sommes tournés vers ce sujet autant que possible. À ce moment-là, j'étais censé avoir un projet au musée d'art d'Odessa avec une artiste polonaise culte, pionnière de la performance polonaise, Natalia LL, mais tout a été reporté.

Malgré le fait que l'armée russe a incité tout le monde à se tenir sur ses gardes pendant assez longtemps, l'attaque a choqué tout le monde. Vous et d'autres artistes, vous avez rapidement réagi à ce qui se passait et, dès les premiers jours, nous avons vu vos actions et des expositions. Dites-moi, quelle a été votre première réaction à ce qui se passait ?

La première réaction a été l'incertitude. Ma femme est allée au travail le matin et je devais prendre l'avion pour Odessa pour mon exposition, et ce soir-là, quelque chose a commencé à se produire. Il y avait des explosions à différents endroits, mais personne ne disait rien de précis. Mais trois heures avant le départ, une lettre est arrivée indiquant que le vol avait été annulé. Et bien, j'ai réalisé que je pouvais être utile ici. Nous avons beaucoup plus d'occasions de faire parler de l'Ukraine que mes amis artistes ukrainiens en Ukraine qui sont paralysés par la guerre.

Dans ces conditions, quand les bombes vous survolent, il faut s'adapter, mais aujourd'hui j'ai dit à mon ami ukrainien David Chichkan qu'il faut agir quoi qu'il arrive, et il fera déjà des affiches demain. Aleksey Say dessine beaucoup et nous envoie ses dessins. Tout le monde s’est mobilisé. Nous essayons d'impliquer tout le monde. Notre idée est de faire une sorte de Kukryniksy (groupe de trois peintres et caricaturistes soviétiques), de se moquer. Poutine veut entrer dans l'histoire sous le nom d'Alexandre le Grand-Napoléon, mais en fait, il n'est qu'un Hitler. Il voulait trouver le fascisme dans notre pays, mais il l'a trouvé dans le miroir. Alors qu'il le cherchait, il est le fasciste lui-même. Ce qu'il fait à notre pays est un génocide. Il extermine la population civile et le monde entier le regarde sans rien faire.

Oui, et ma première réaction à tout cela ? Au début, j'étais juste déconcerté, puis j'ai appelé tous mes amis, tout le monde était dans le même état… et bien, alors j'ai pris un crayon et j'ai juste commencé à dessiner. J'ai commencé à travailler sur le thème de la guerre entre la Russie et l'Ukraine il y a trois mois, alors que les premiers symptômes du conflit étaient déjà visibles. J'ai écrit un livre avec l'écrivain Andriy Kurkov, La Guerre des Champignons. Tout a commencé avec le thème de George Narbut, l'un des fondateurs de l'Académie nationale des beaux-arts et de l'architecture de Kiev où j'ai obtenu mon diplôme en l'honneur de la célébration d’une date importante. Lui, comme Ivan Bilibin, A. N. Benois et Leon Bakst, était membre de l'association artistique « Mir Iskusstva » (le monde de l’art). Narbut est considéré comme le créateur des symboles ukrainiens. Je me suis inspiré de son livre La Guerre des champignons dans lequel la Russie est aussi l'agresseur. J'ai contacté le célèbre écrivain Andrei Kurkov, nous avons créé notre propre histoire basée sur les événements d'aujourd'hui.





Il s'agit d'un comics, en quelque sorte un récit d'Andrey Kurkov, car les contes populaires étaient autrefois racontés oralement. Nous y présentons les personnages d'aujourd'hui, Poutine, qui tisse sa toile à travers l'église russe. Il crée ses soldats de plomb et propage de la fausse information. Poutine est présenté comme le roi des haricots qui n'aimait rien faire d'autre que se battre avec ses voisins. Le voici assis sur le fauteuil du Métropolite ; dans sa couronne, se trouve le vecteur de sa politique, la religion pour contrôler les peuples, la restauration de l'empire, le retour à l'URSS, et la guerre pour lui est de nature économique. Et bien, maintenant il a un échec économique complet là-bas. Et la croix inversée symbolise le satanisme et le mensonge : elle dit qu'ils sont frères pour l'Église, mais en fait ils font des choses anti-humaines et anti-chrétiennes. Et les petits pois sont ses fidèles serviteurs, ces « hommes verts » qui ont pris la Crimée. Les Ukrainiens sont représentés par des champignons qui, au début, ne veulent pas vraiment se battre malgré le fait qu'une partie de leur terre leur a été enlevée, car certains ont des affaires en Russie, d’autres y vont pour faire des concerts. Je voulais montrer que l'inaction ne résout pas les problèmes, comme dans la blague :

- Savez-vous dans quel camp de concentration, nous sommes tous emmenés ?

- Non, je ne m'intéresse pas à la politique.


Vous n'êtes pas intéressé par la politique même si vous êtes déjà emmené à toute vitesse dans un camp de concentration ? Même lorsque nous avions Maidan, que la moitié de la ville était sur les barricades et que des gens étaient tués, rien du tout ne s'est passé dans la moitié de la ville, une sorte de réalité parallèle.



Oui, depuis la France, je suis constamment ce qui se passe dans le Donbass, mais tout était calme à Odessa, jusqu'à récemment. Cet été, quand j'étais sur la plage là-bas, les manœuvres militaires de l'armée ukrainienne ont commencé juste au-dessus de nous, cela ne s'était jamais produit à Odessa. Tous les gens se sont levés de leurs chaises longues et sont restés debout pendant une demi-heure, complètement ahuris. Je pense qu'à ce moment-là, nous avons tous réalisé que quelque chose allait bientôt se passer dans le pays, je me souviens encore de ce moment glaçant, avec la prémonition d'un danger imminent.

Dans mon livre, j'ai aussi montré les groupes de l’extrême droite ukrainienne qui surgissent et nous créent des problèmes. Ceux que Poutine utilise pour nous représenter tous à leur image.

En fait, dans chaque pays, il y a des organisations d'extrême droite, des néo-nazis, des skinheads, qui, soit dit en passant, sont très nombreux en Russie. Mais l'extrême droite a réuni à peine 1% des voix aux élections ukrainiennes, alors que Poutine tente d'imposer de toutes ses forces ses idées nationalistes et son « monde russe » à l’Ukraine ?

Pour en revenir au livre, le général des champignons a néanmoins trouvé des soldats. Il y a eu de nombreuses pertes, puis tous les champignons ont été attirés et unis, ce qui se produit actuellement en Ukraine. Et quand l'armée des haricots a vu que nous pouvions répondre, ils ont fui, ce qui est très similaire à ce qui se passe actuellement en Ukraine. Nous étions pressés de le sortir, je n'ai pratiquement pas dormi, car quelque chose se préparait pour montrer aux politiciens français et canadiens qu'il se passait quelque chose en Ukraine, qu'il fallait en quelque sorte sécuriser la situation. Ce que fait Poutine, c'est attaquer la nuit, sans sommation, tirer sur la population civile, nous accuser sans fondement de nazisme, ce sont des crimes de guerre, pas seulement par rapport à l'Ukraine, il trompe aussi ses propres soldats en envoyant des jeunes faire des exercices, mais il les jette en fait à une mort certaine sous les balles ukrainiennes !



Vous travaillez dans différentes directions : une exposition aux Beaux-Arts, vos affiches à des manifestations, à Rivoli 59. Comment vous organisez-vous ?

J’ai dit à tout le monde que le plus difficile était de hisser « la pierre » jusqu'au sommet de la montagne, puis qu'elle commencerait à rouler d'elle-même, prenant de la vitesse, et la spontanéité apparaîtrait. Par inertie, elle commencera à gagner en force et chacun commencera à y contribuer. Au début, il était difficile de s'infiltrer mais, grâce à des amis communs, nous avons également trouvé des points d'accès à différents endroits.

À l'école des Beaux-Arts, mon ami Mikhail Zavalny travaille comme professeur de lithographie et, au départ, nous avons eu l'idée d'y imprimer nos affiches et de les coller un peu partout dans la ville. J’ai fait exprès de simuler une affiche de guerre des années 1940 pour souligner la similitude avec la Seconde Guerre mondiale, et nous voulions créer le même environnement déprimant dans la ville. Nous y travaillons, mais nous avons besoin d’encore plus de personnes pour l'imprimer. Chaque gravure est un processus assez long et difficile. Il s'agit d'une impression manuelle, pas d'un imprimante offset.



Mais j'ai déjà monté une équipe, il y a des gars qui peuvent aider purement techniquement, il y a des gars qui peuvent dessiner. Il y a beaucoup d'aides ponctuelles qui peuvent aider techniquement, comme hier soir où nous avons dû accrocher une affiche sur Rivoli 59. Nous l'avons découpée en plusieurs bandes, car sinon c'était impossible de tout coller d'un coup. Dorénavant, nous sommes soutenus par de nombreux artistes français. Alors la pierre a déjà commencé à rouler sur la montagne. L'essentiel est d'enflammer le cœur des gens, puis ils veulent participer, ils veulent aider. Maintenant, nous sommes soutenus par les Beaux-Arts, l'ambassade et le centre culturel d'Ukraine (l'ambassade d'Ukraine a alloué de l'argent pour le livre La Guerre des champignons), et Rivoli 59.

L'ancien président de Rivoli 59, Gaspard Delanoë, m'a appelé et m'a proposé une place, du matériel et j'ai réalisé le premier drapeau « Gloire à l'Ukraine ! Gloire aux héros ! » qui est accroché sur Rivoli 59. Puis on nous a demandé de le faire en français. Hier soir, nous avons accroché une affiche avec un squelette. Rivoli 59 nous soutient même financièrement, ils ont fourni de l'argent pour le papier, j'ai acheté de la colle pour moi et j'ai utilisé mes propres peintures, car ils nous aident beaucoup de toute façon. Ils m'ont donné un studio là-bas, il y a une pièce fermée, juste pour ces besoins. J'ai dessiné, laissé sécher et suis allé coller sur les murs du centre culturel d'Ukraine avec mes affiches. J'ai proposé de faire une salle de l'histoire de l'Ukraine au Centre Culturel Ukrainien à partir d'affiches que vous ne trouverez plus puisque nous faisons un tout petit tirage. Et je vois que nous sommes très soutenus, même par les forces de l'ordre.

Mais, à part la peinture, j'ai organisé plusieurs bus avec de l'aide humanitaire, et maintenant il va y en avoir un qui pourra prendre quelques réfugiés. Nous essayons donc d'aider d'une manière ou d'une autre sous forme d'aide humanitaire et d'argent.



Parlez-nous de votre action dans le métro à la station Europe Ukraine ?

Nous avons fait cette action avec des artistes français. Il s'agit d'un groupe appelé Stand with Ukraine. L'idée du projet est de soutenir l'idée de l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne. C'était le jour où Zelensky a postulé pour rejoindre l'UE, nous devions donc le faire de toute urgence, nous n'avions pas le temps d'attendre l'autorisation. Nous avons annoncé l'action, mais jusqu'au dernier moment nous n'avons pas reçu d’autorisation, nous étions donc pressés de le faire rapidement et avant l'arrivée de la police.

Et quand nous sommes arrivés, nous avons vu que les gardes de la RATP arrivaient. Et j’ai pensé : bon, c'est ça. Mais ils nous ont dit : « On va vous protéger ». Il s'est avéré que l'action avait été autorisée et ils sont venus aider pour que personne ne nous touche. Pour l'instant, ce nom restera temporaire, mais nous avons suggéré à la maire Hidalgo que la station soit renommée définitivement à l'avenir. Ce ne sera pas facile, mais elle n'a pas dit non.

Quels sont vos projets dans le futur proche ? Allez-vous organiser des expositions ? De quoi avez-vous besoin pour mettre en œuvre ces plans ?

Des expositions sont prévues à Toulouse maintenant, deux de suite, dans diverses galeries. Je dois venir à Bordeaux pour une nuit, dessiner une affiche « Stop Russie » sur le mur, puis les élèves devraient nous rejoindre et coller leurs affiches là-bas. Je cherche aussi un éditeur français pour le livre La Guerre des champignons, afin que tout l'argent de la vente aille à la maison, pour aider les gens !



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Titre : NIKITA KRAVTSOV « UKRAINE : L'ART CONTRE LA GUERRE »
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Genre : Interview
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Au-delà des avis partisans qui empoisonnent les réseaux sociaux et les médias de masse de la planète entière, loin des cercles de pouvoir d'Est en Ouest qui manipulent et se jouent du sort des populations, un drame terrible aux conséquences imprévisibles se produit en Ukraine. Notre collaboratrice Alla Chernetska a interrogé Nikita Kravtsov, artiste ukrainien installé en France qui tente d'éveiller les esprits au sort de ses compatriotes.

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